v Fonctions du
cytosquelette :
Ø Architecture
cellulaire :
§ Structures stables à base de
tubuline :
Paires de centrioles (diplosome,
centrosome) :
Les centrioles
sont toujours présents en paire. De leurs centres par des microtubules
rayonnants. Ils sont constitués de 9 triplets dont 3 qu’ils ont en commun.
Longueur = 0,6µm ; Diamètre =
0,2µm
Corpuscules basaux :
Il
s’agit des origines des axonèmes (cils et flagelles) qui consistent en la
projection de microtubules à partir de ces corpuscules basaux. Ils présentent
des lames rayonnantes.
Leur organisation se fait en triplets
(au nombre de 9) avec une structure tubulaire centrale différente des
microtubules.
Cils et flagelles :
Ils
ont pour fonction le déplacement de la cellule et le déplacement de substances
autour de la cellule (fluide, mucus, etc.)
Leur structure
présente 9 doublets en cercle autour de 2 microtubules centraux. Chaque doublet
est composé d’un microtubule complet (A) et d’un autre incomplet (B)
D’autres
protéines sont présentes :
-
La
dynéine qui a une activité ATPasique tous les 24nm.
-
La
nexine qui est une protéine extensible maintenant les doublets adjacents
entre–eux.
§ Structures stables à base
d’actine :
Il s’agit
d’édifices stables situés dans les cellules ciliées où les filaments d’actine
sont organisés en réseau ou en faisceaux. Ces filaments sous–membranaires liés
à des protéines de liaisons forment le cortex cellulaire.
Les
filaments d’actine permettent la formation de la membrane plasmique des
cellules animales. Exemples :
-
Protusions
fines et épineuses (microspicules),
-
Extensions
en feuillets chez les lamellibranches,
-
Invaginations
dues à des faisceaux contractiles associés à la myosine (microvillosités)
§ Polarité cellulaire :
·
Filaments
cytosquelettiques connectés : fonctions coordonnées :
Polarisation d’une cellule :
-
Signal
sur un coté de la cellule = Signal transmembranaire,
-
Cortex
d’actine réorganisé localement,
-
Déplacement
du centrosome (microtubules),
-
Positionnement
des organites.
Exemple : Lymphocyte T cytotoxique :
-
Reconnaissance
récepteur–antigène,
-
Signal
sur le cortex sous–jacent,
-
Réorganisation
de l’actine,
-
Réorientation
du centrosome,
-
Positionnement
du golgi (vésicules de sécrétion)
§ Importance des filaments
intermédiaires :
Les
cellules différenciées ne se divisant plus et ayant une absence de cellules
embryonnaires, les filaments intermédiaires ont un rôle statique et structural.
C’est le cas
dans les cellules épithéliales où des faisceaux de kératine traversent le
cytoplasme et relient les desmosomes. Cela permet l’accrochage des cellules
entre–elles.
Les filaments intermédiaires ont aussi
un rôle dans la structure du noyau (lamina propria)
Ø Mouvements
intracellulaires :
§ Kinésines, dynéines et
transport intracellulaire :
Le
transport de protéines, organites ou de vésicules membranaires dans le cytosol
se fait le long des microtubules. Ce transport nécessite l’hydrolyse de l’ATP.
C’est le rôle des protéines motrices des microtubules : les kinésines et
dynéines cytoplasmiques.
(N.B : Les protéines motrices des
filaments intermédiaires sont les myosines)
Etude in vitro des mouvements des mélanophores :
Les mélanophores
sont les pigments situés dans les cellules pigmentaires d’écaille de poisson.
Ces cellules sont plates et de grande taille. Les granules pigmentaires sont
soit agrégés au centre, soit dispersés.
-
In vivo, un contrôle
hormonal régit le mouvement de ces pigments, induisant un changement de couleur
du poisson.
-
In vitro, un ajout
d’AMPc induit la dispersion des pigments (signalisation intracellulaire)
Le Pulse–Chase
permet la mise en évidence du transport axonal et l’identification des
protéines transportées.
Compréhension du transport axonal :
-
Les
microtubules assemblés in vitro et
stabilisés par le taxol ; il y a présence de vésicules synaptiques.
Þ Absence de liaison et de mouvement.
-
Même
situation avec ajout d’extrait cytoplasmique dépourvu de tubuline.
Þ Liaison et mouvements.
-
Les
microtubules + vésicules synaptiques + cytosol + analogue non hydrolysable
d’ATP.
Þ Liaison mais absence de mouvement.
Conclusion : Des protéines cytosoliques lient les
vésicules synaptiques aux microtubules en présence d’ATP mais le mouvement
nécessite l’hydrolyse de l’ATP.
Purification :
-
Incubation
de microtubules avec des extraits de cerveau et un analogue non hydrolysable
d’ATP.
-
Centrifugation " Récupération de
complexes microtubules–protéines.
-
Relargage
des protéines avec de l’ATP " Obtention
principalement de kinésine.
Tests in vitro :
On
observe le mouvement des microtubules individuels sur une surface de verre
recouverte d’extrait cellulaire ou protéique. Cela a permis l’identification de
2 classes de protéines motrices des microtubules :
-
Les
dynéines : Mouvement vers le pôle
(–) du microtubule = Moteur (–)
Elles permettent le transport rétrograde
des organites, la mitose. Elles sont apparentées à la dynéine ciliaire (cils et
flagelles)
-
Les
kynésines : Mouvement vers le pôle
(+) du microtubule = Moteur (+)
Elles permettent
le transport antérograde (organites et des vésicules synaptiques), la mitose et
la méiose.
v Cytosquelette et mitose
(suite) :
Ø Dynamique
des microtubules et des protéines motrices au cours de la mitose (suite) :
A chaque pôle, un centrosome organise 3
types de microtubules :
-
Les microtubules
des asters :
" Leurs extrémités (–) sont orientées vers le
centrosome et leurs extrémités (+) vers le cortex cellulaire. Ils permettent le
positionnement du fuseau mitotique et déterminent le plan de clivage.
-
Les microtubules
du kinétochore :
" Ils permettent la connexion des chromosomes à
chaque pôle (bipolaire)
-
Les microtubules
polaires :
" Il y a une absence d’interactions avec les
chromosomes. Ces microtubules développent des interdigitations avec les
microtubules polaires opposés.
§ Assemblage du fuseau
mitotique : protéines motrices :
-
Fonction
de l’organisation du fuseau aux pôles,
-
MAPs
= protéines dynamiques des microtubules (catastrophe/sauvegarde)
-
Protéines
motrices = moteurs moléculaires.
Þ
Organisation spatiale des microtubules en structure bipolaire.
·
Kinésines
et dynéines :
Etudes chez la levure et la drosophile :
-
L’injection
de protéines apparentées aux kinésines (KRPs et KLPs) permet la séparation et
la migration des centrosomes.
Þ Ces protéines sont donc responsables de
l’orientation des microtubules polaires et des asters.
-
L’injection
d’anticorps anti–KRP inhibe la formation du fuseau bipolaire (si injection dans
la cellule avant la prophase.
Þ Il y a une importance de la dynéine
cytosolique localisée au niveau du centrosome et du cortex. Elle permet le
mouvement du centrosome et l’orientation du fuseau.
Moteurs à polarité (+) :
Cela
concerne en majorité les kinésines :
-
La
famille Bin C (identifiée chez la levure),
-
XKLP1,
XKLP2, Eg5 (xénope) :
-
XKLP1
lie les chromosomes,
-
XKLP2
lie les centrosomes,
-
Eg5
permet le pontage de 2 microtubules (2 paires de domaines moteur)
Moteurs à polarité (–) :
Cela concerne
les dynéines et les kinésines XTCK2.
·
Formation
du fuseau :
Arrêt en phase M :
On
prélève un extrait « mitotique » (sans centrosome) et on observe
l’assemblage in vitro de fuseau
mitotique en présence d’ADN de spermatozoïde ou de billes recouvertes de
chromatine (= chromosomes artificiels)
Conclusion : Les centrosomes
ou les kinétochores ne sont pas nécessaire à la formation du fuseau, mais les
protéines motrices sont indispensables.
Etape 1 : Nucléation des microtubules à partir des
billes :
L’orientation
se fait de manière aléatoire.
Etape 2 : Tri des microtubules, selon leur polarité, par des
protéines motrices :
-
Eg5
repousse les extrémités (–) des microtubules et permet l’orientation
antiparallèles des microtubules.
-
XKLP1
tire les microtubules en ramenant les extrémités (+) vers l’ADN.
Etape 3 : Formation des pôles :
-
Liaison
de plusieurs microtubules,
-
Déplacement
du complexe vers les extrémités (–),
Þ Focalisation des extrémités (–) aux pôles.
Conclusion :
Les moteurs (+)
éloignent les 2 pôles (centrosomes) Les moteurs (–) rapprochent les 2 pôles. Un
équilibre règle la distance entre les 2 pôles.
§ Mouvement des chromosomes :
kinétochore et microtubules kinétochoriens :
Le
kinétochore est le site d’attachement des microtubules au centromère. Il assure
la ségrégation des chromosomes entre les cellules filles.
Les microtubules kinétochoriens présente
une plus grande stabilité que les microtubules du fuseau.
Une
couronne fibreuse se forme à partir de dynéine cytosolique et de protéines
apparentées à la kinésine (CENP–E) Le disque externe est composé de CENP–F et
de hBUBR1.
Le disque interne est composé de
protéines reconnues par des anticorps produits par des patients souffrant de
sclérodermie.
Formation et fonctionnement de la fibre
kinétochorienne :
-
Rupture de
l’enveloppe nucléaire : interaction aléatoire des microtubules
et des centrosomes avec les kinétochores (dynamique des microtubules)
-
Capture et
ancrage d’un microtubule polaire par les MAP CLIP–170 associées au
kinétochore.
-
Transport du
kinétochore
vers le pôle du fuseau (dynéine)
-
Ancrage et
maintien des extrémités (+) des microtubules dans le kinétochore par la kinésine
CENT–E (microtubules kinétochoriens)
Þ Mouvement du
chromosome
Anaphase :
Elle consiste en
la dépolymérisation de l’extrémité (+) du microtubule par la kinésine CENT–E.
§ Importance des chromosomes
dans la dynamique du fuseau :
Lors de la
prophase, les microtubules croissent vers les chromosomes. Ces derniers ont un
rôle essentiel dans la formation du fuseau de division
(polymérisation/dépolymérisation des microtubules)
La cinétique de
polymérisation des microtubules est contrôlée par les MAPs, elles–même régulées
par des facteurs du cycle cellulaire.
-
En
interphase, les microtubules sont longs et stables (½ vie @ 15min)
-
En
phase M, ils se raccourcissent et deviennent instables (½ vie @ 90s)
Cdk1 entraîne la
phosphorylation XMAP 215 (= protéine stabilisatrice) ce qui inactive XMAP 215
et déstabilise les microtubules cellulaires.
La
chromatine favorise l’assemblage des microtubules du fuseau :
-
L’élimination
d’un chromosome entraîne la réduction de la quantité de microtubule.
-
La
cinétique in vitro montre que le microtubule au contact de la chromatine est
d’avantage en « sauvetage » qu’en « catastrophe ».
-
L’injection
d’ADN phagique dans des œufs de xénope entraîne la formation bipolaire de
microtubules.
L’effet de la
chromatine implique la protéine Ran (= petite GTPase de la famille Ras), une
enzyme active s’il y a la présence de GAP (GTPase
Activating Protein) et inactive en présence de GEF (Guanosine Exchange Factor)
Si les COMTs
sont à proximité du noyau, il y a la rupture de l’enveloppe nucléaire et le
développement des microtubules centrosomiques.