L’existence, la
vie, des individus dépend de l’environnement ; c’est–à–dire de facteurs
abiotiques (comme l’eau) et des relations biotiques inter– et
intra–spécifiques.
Ces relations
biotiques peuvent être de différents types : la relation pacifique ou
l’exploitation (comme la prédation)
Une population
englobe l’ensemble des individus d’une même espèce occupant une aire
géographique commune ; c’est–à–dire des individus pouvant se reproduire
entre–eux d’un point de vue biologique et d’un point de vue géographique)
Les individus
peuvent être distribués en groupes plus ou moins isolés géographiquement et
peuvent constituer autant de populations.
Les populations
ouvertes sont des populations qui restent génétiquement liées grâce aux phénomènes
de migration. On parle de métapopulation.
Contrairement,
les populations fermées ne présentent pas d’échanges génétiques à cause d’un
isolement dû à des bouleversements climatiques ou géologiques.
Ces populations
fermées peuvent évoluer différemment et donner naissance à des nouveaux taxons
(il s’agit de l’unité de classement : espèce – genre – famille – etc.)
On parle alors
de spéciation allopathique.
La biologie des
populations :
Elle consiste en
l’analyse des propriétés collectives des individus organisés en populations
ainsi que l’évolution de ces propriétés au cours du temps.
(au
sens strict)
(aspects
démographiques)
(au sens large)
Processus
biodémographiques Cycles
biogéochimiques
Flux
d’énergie
Dynamique des
populations Fonctionnement
et dynamique
et des
peuplements des
écosystèmes et des paysages
Sociétés,
anthropisation (= effets de l’Homme sur ces équilibres)
L’écologie :
Il s’agit des
études des interactions entres les organismes, d’une part, et entre ceux–ci et
leur milieu, d’autre part.
Un autre
définition peut aussi être : les études de la distribution et l’abondance
des organismes (avec, en sous–entendu, la prise en compte des facteurs
abiotiques et biotiques.
On observe
différents niveaux d’étude de l’écologie :
Physiologie (fonctionnement
de l’organisme)
Écophysiologie ou auto–écologie
(surtout sur la notion d’individu, la population est absente)
Exemple :
-
Le
poisson sténohalin d’eau douce comme la perche,
-
Le
poisson sténohalin d’eau de mer comme le cabillaud,
-
Le
poisson euryhalin comme l’anguille et certains salmonidés.
Synécologie (= discipline de l’écologie qui étudie la structure, le fonctionnement et l’évolution des écosystèmes)
Écosphère
(niveau planétaire)
La population constitue
différents individus. Ceux–ci sont éphémères ; l’axe central est la
transmission héréditaire des caractères.
La variabilité
génétique et phénotypique des populations permettra l’adaptation aux
modifications de l’environnement (facteurs abiotiques ou biotiques)
« Rien
n’est figé ; tout évolue ou risque de disparaître »
Exemple :
Les couleurs du
plumage ou de la peau permettent la protection vis–à–vis des prédateurs.
Facteurs
abiotiques :
Climatiques,
physicochimiques, édaphiques (au niveau du sol)
Température Lumière Humidité,
vent, salinité, O2, etc.
![]() |
Exploitation |
Neutralisme |
Coopération |
||
Prédation et
parasitisme |
+
/ – |
Ø
/ Ø |
Commensalisme |
+
/ Ø |
Amensalisme |
Ø
/ – |
Mutualisme (non obligatoire) Et symbiose(obligatoire) |
+
/ + |
|
Compétition |
–
/ – |
v Structure d’une
population :
Ø Introduction
:
Au sein d’une
population, les individus interagissent :
-
Appariement
pour la reproduction,
-
Concurrence
pour l’utilisation des ressources communes (nourriture, abris, partenaires
sexuels),
-
Coopération
(exploitation des ressources, défense contre les prédateurs),
-
Transmission
des parasites et des maladies,
-
Etc.
Population
constitue un système avec des variables telles que :
-
L’effectif
ou la densité,
-
Le
type de distribution spatiale des individus,
-
La
structure d’âge,
-
La
structure génétique (fréquence allélique),
-
Organisation
sociale…
Ø Densité
des populations :
Il s’agit du
nombre d’individus par unité de surface ou de volume.
Il existe 2
grands types de population :
-
Les
organismes fixés comme les végétaux et les invertébrés sessiles :
Sessile = fixé ; Vagile = peu mobile, rampant
Le problème de dénombrement est
simple : on peut effectuer un dénombrement absolu ou, pour des effectifs
trop importants, on effectue des échantillons.
-
Les
organismes mobiles (plus ou moins) :
Le problème est
plus complexe (avec différents niveaux de complexité)
Exemple :
Dans une forêt,
les dénombrements de sangliers et de cloportes ne se feront pas de la même
manière à cause de leurs différences de taille, de mobilité, de répartition.
Il faut faire
aussi attention aux espèces migratrices et au milieu : les sangliers
de la forêt de Fontainebleau et les cabillauds de l’atlantique nord sont
différents.
Il est très rare
de pouvoir faire des dénombrements absolus des espèces animales (sauf dans des
réserves pour certaines espèces ou le recensement de la France)
La difficulté va
être d’effectuer un échantillonnage représentatif de la population.
§ Méthodes par
prélèvement :
Le dénombrement
à vue est parfois possible soit par un comptage direct, soit par la méthode
d’itinéraire d’échantillons.
Exemple
d’itinéraire d’échantillon :
La méthode des
indices talométriques d’abondance utilisée en forêt. Elle permet l’étude des
variations annuelles d’abondance de certaines espèces de mammifères.
On définit un
parcours de
Pour les grands
mammifères, il est possible de faire des photographies aériennes (antilopes,
otaries, canards de surface hibernant dans divers pays européens, etc.)
Il est aussi
possible de faire des photos infrarouges pour les mammifères en forêt qui
peuvent se cacher.
Les échantillons :
Il s’agit d’une
estimation par des prélèvements au hasard. On peut effectuer :
-
Soit
un dénombrement à vue avec 2 méthodes possibles :
La méthode des transectors
(en ligne ou en bande)
La méthode des
quadrets
-
Soit
un dénombrement par prélèvement d’échantillons (pour les invertébrés
terrestres et aquatiques) :
Là encore,
plusieurs techniques sont possibles.
L’appareil de
Berlese est utilisé pour la faune du sol ; le filet de Surber pour la
macrofaune benthique.
§ Méthode capture –
recapture :
Il s’agit d’un
test de Lincoln et Peterson (pour les oiseaux, les poissons, etc.)
On procède dans
l’ordre suivant :
-
Capture
d’individus au hasard,
-
Marquage
de ces individus avec une bague ou une tache de couleur,
-
Relâchement
dans le milieu,
-
Recapture
après un laps de temps,
-
Calcul
du taux d’animaux marqués sur les non bagués.
Exemple :
50 bécasseaux
sont bagués (groupe A)
2 semaines plus
tard, capture de 100 bécasseaux (groupe B) dont 10 sont bagués (groupe C)
" Quel est
l’effectif N de la population totale ?
S’il y a 10% de
la population qui est baguée, la population s’élève à 500 individus.
N = A . B / C
Animaux capturés
et marqués . Animaux capturés la 2nde fois
N =
Animaux
marqués recapturés
Conditions de
réalisation :
Les individus
marqués doivent :
-
Se
répartir de façon homogène dans l’ensemble de la population,
-
Présenter
la même probabilité de recapture (absence de peur ou de fuite),
-
Présenter
le même taux de mortalité que les individus non marqués,
-
Ne
pas perdre la marque.
Densités de
population représentatives :
Organismes |
Densités |
|
Diatomées |
5 000 000
par m3 |
|
Arthropodes du
sol |
5 000 par m2 |
|
Balanes
(adultes) |
2 000 par m2 |
|
Arbres |
50 000 par km2 |
|
Mulots |
25 000 par km2 |
|
Souris
sauteuses des bois |
600 par km2 |
|
Cerfs |
4 par km2 |
|
Humains |
Pays–bas |
346 par km2 |
Canada |
2 par km2 |
Ø Différents
types de distribution :
Distribution en
agrégat :
= Regroupement d’individus
dû à une
concentration des ressources.
Distribution
uniforme :
= Équidistance des individus.
Distribution aléatoire :
Exemples :
-
Les
cormorans présentent une distribution uniforme associée à l’exploitation
optimale de territoire lors de la période de nidification (nids équidistants,
l’espace étant le facteur limitant)
-
Les
jeunes manchots présentent une distribution en agrégats, sur le sol glacé de
l’antarctique, afin de se protéger du froid.
Ø Démographie
:
Il s’agit de
l’étude des statistiques bio–énergétiques avec l’évolution de la taille de la
population.
On fait une
représentation schématique des processus démographiques et de leurs actions
positives et négatives sur la cinétique des populations.
Population
Natalité Population Mortalité
N
Immigration
Émigration
§ Table de survie :
Exemple : Balanus glandule (balane) :
Âge |
Effectif au début |
Survivants de la cohorte initiale |
Nombre de morts |
Taux de mortalité |
Fécondité |
0 |
142 |
1,000 |
80 |
0,563 |
0 |
5 |
11 |
0,018 |
4,5 |
0,409 |
12 700 |
8 |
2 |
0,014 |
2 |
1,000 |
12 700 |
9 |
0 |
/ |
/ |
/ |
/ |
Cela permet de
calculer :
-
Le taux intrinsèque d’accroissement naturel r,
-
Le taux net de reproduction R0 (= nombre de
descendants par femelle),
-
Le temps d’une génération T.
Cela permet
aussi de réaliser les diagrammes de Lexis et donc de décrire la structure
démographique d’une population et sa cinétique temporelle :
-
Une représentation dite « analyse
longitudinale » se fait en fonction de temps et permet d’étudier l’évolution
d’une cohorte depuis l’éclosion la naissance (ou la germination) jusqu’à la
mort du dernier qui la compose.
-
Une analyse transversale se fait à des temps
déterminés et permet d’étudier plusieurs cohortes en parallèle et donc de faire :
-
La description de la structure d’âge moyenne de la
population pour une période bien définie,
-
Le taux de mortalité propre à chaque classe d’âge au
cours de cette période.
§ Courbe de survie :
Elle
correspond à la proportion des individus encore en vie à différentes périodes.
Il existe 3
types de tracés :
Nombre de
survivants
(échelle semi log)
1000 Type I (exemple :
humains)
100
Type II
(exemple :
Hydre)
10
Type
III
(exemple :
huîtres)
1
Âge
relatif
Type
I = Courbe convexe :
Il reflète une
mortalité faible durant les jeunes stades et élevée chez les individus âgés.
C’est surtout
le cas des vertébrés supérieurs où l’on constate un nombre de descendants
faible et beaucoup de soins parentaux.
Type
II = Droite :
Le taux de
mortalité est constant tout au long de l’âge (lézards, rongeurs tels que
l’écureuil)
Type
III = Courbe concave :
(opposé au
type I)
Il reflète une
forte mortalité durant les jeunes stades et un fort taux de survie chez les
individus qui ont atteint un âge adulte (invertébrés, poissons, certains
oiseaux)
La descendance
est nombreuse mais vulnérable ; les parents n’ont pas d’influence sur le
devenir de la progéniture.
§ Relation entre la longévité
moyenne, espérance potentielle et le type de courbe de survie chez quelques
espèces animales :
La longévité
de vie correspond à l’âge limite ou aussi l’espérance de vie.
Espèce |
Longévité potentielle |
Longévité moyenne |
Type de courbe |
Rotifère |
9 jours |
6 jours |
Type I |
Homme |
108 ans |
70 ans |
|
Mouflon de Dall Ovis dalli |
14 ans |
7,4 ans |
|
Hydre d’eau douce Hydra viridis |
148 jours |
55 jours |
Type II |
Mouette rieuse Larus ridibundus |
10 ans |
2,4 ans |
|
Merle migrateur |
7 ans |
1,5 ans |
|
Daim de Virginie Octocoileus virginieus |
10 ans |
6 mois |
Type II |
Rouge–Gorge Erithrous rubecula |
9 ans |
10 mois |
La théorie
peut être différente en fonction de certains facteurs biotiques et/ou
abiotiques (prédation, froid, ressources alimentaires, etc.)
On peut
observer des courbes dites en escalier (ou en crabe)
" Le taux de mortalité est
important à des moments bien précis et sur une courte période qui peut
correspondre à la période de mue.
Ces périodes
de mue correspondent à une grande vulnérabilité vis–à–vis des prédateurs qui
s’achève quand l’exosquelette se reforme.
§ Pyramide des âges :
On répertorie
le nombre d’individus dans chaque classe d’âge.
Exemples :
-
Inde, 1970 :
Il s’agit d’une base large nous montre un pourcentage de jeunes individus important. Cela correspond à un potentiel démographique important et donc à une population jeune.
-
Suède, 1977 :
Il s’agit d’un état stationnaire où la population
est vieillissante.
De façon générale :
Phase non reproductrice
–
reproductrice
– pré–reproductrice
Population en extension.
Population
stable.
Population
déclinante.
" On observe progressivement une réduction de la base et un gonflement du
sommet.
Pyramide des âges et « incidents » démographiques :
Exemple :
Un incendie de
forêt peut avoir une incidence sur une population de mouflon :
Classe
de 2 – 3 ans :
La présence de
prédateur peut influencer la démographie.
Exemple : Les cochons d’Australie avec une présence ou non de dingos (chiens sauvages)
Présence
de prédation par les dingos.
Ils
s’attaquaient aux jeunes individus effectuant une pression sélective.
Comment
définir l’âge d’un individu ?
-
Soit on marque un individu à sa naissance.
-
Soit on recherche des caractères morphologiques ou
anatomiques en relation avec les variations du métabolisme induites par le
rythme des saisons.
Exemples de
caractères :
-
Les anneaux de croissance annuels chez les végétaux
ligneux.
-
Les anneaux ou les stries de croissance annuels chez
différents animaux.
On les observe, par exemple, sur les coquilles des mollusques, sur les
écailles des poissons ou les otolithes (structures minéralisées contenues à
l’état normal dans l’organe d’équilibration de l’oreille interne)
Exemple
d’écaille.
Il existe
d’autres exemples comme les cornes, les bois des ongulés, l’état de la denture…
Meles meles
(blaireau) : Apparition
et dépôt de dentine sur la molaire.
Rongeur : Le poids du cristallin augmente
avec l’âge.
Chez de
nombreux phyla d’invertébrés et de poissons, la croissance individuelle en
fonction du temps est donnée par la loi de Von Bertalanfly.
– k ( t – t0 )
Lt =
L 1
– e
Taille au temps t
Taille limite atteinte Date fictive où la
taille serait nulle
Constante
caractéristique
de
l’espèce
§ Temps de génération :
Il est
proportionnel à la taille.
|
Taille |
Temps de génération T |
E. coli |
Quelques µm |
20 min. |
Euglène |
Quelques dizaines de µm |
1 jour |
Abeille |
Environ |
1 mois |
Homme |
|
18 – 20 ans |
Séquoia |
Environ |
80 ans |
Il est aussi
inversement proportionnel au temps d’accroissement naturel r (par individu et par jour)
|
Temps d’accroissement naturel rMAX |
Temps de génération T |
Bactérie |
80 |
20 min. (0,01 jour) |
Homme |
Entre 0,0001 et 0,001 |
80 ans |
§ Sex ratio :
Il s’agit au
rapport numérique entre le nombre de mâles et de femelles. En général, le
nombre de naissances prévisible est directement lié au nombre de femelles.
Pour une
espèce monogame, il se forme des couples de façon durable et l’idéal est
d’avoir 50 % de mâles et 50 % de femelles.
Chez les
reptiles, il existe un effet de la température sur le sex ratio.
% de mâles à la naissance
100
Tortue
28
50
Lézard
0
Température
0 16 20
24 28 32
36
v Croissance de la
population :
On va négliger
l’aspect migration.
L’accroissement
du nombre d’individus à la fin de période t correspond au
taux moyen de natalité par tête (per capita) auquel on soustrait le taux
moyen de mortalité per capita ; le tout multiplié par le nombre
d’individu dans la population au début de la période t.
DN / Dt = ( b – d ) . N = r . N
births
deads
Avec :
-
r, la constante caractéristique de
l’espèce considérée
(=
le taux intrinsèque d’accroissement)
-
N,
l’effectif à un moment quelconque.
Ø Croissance
exponentielle :
N = N0 . er.t " Courbe d’allure « J »
Taille de la
population Exemple
de la paramécie : r = 0,05
Année |
Effectif N |
Variation DN |
1 |
10 000 |
500 |
2 |
10 500 |
525 |
3 |
11 025 |
551 |
10 |
15 513 |
776 |
Temps Le DN augmente à
chaque fois que l’effectif N augmente, même si le taux intrinsèque
d’accroissement reste constant.
Dans ces
conditions dites idéales, r tend vers rMAX ;
c’est–à–dire qu’il n’y a pas de facteurs limitants. Dans la nature, il y a une
notion de « facteur limitant » par la nourriture, l’espace, la
prédation.
Ø Accroissement
démographique logistique :
( K – N )
DN / Dt = rMAX . N
K
Avec :
-
N,
biomasse,
-
K,
charge biologique maximale qui correspond au nombre d’individus que le milieu
peut supporter,
-
(K
– N)/N, la résistance du milieu.
Taux d’accroissement
Démographique r rMAX
r
positif
N = K
r
négatif
Taille de la population N
r varie entre rMAX (= condition
idéale) et 0 (= capacité limite du milieu)
Les croissances
exponentielles sont observées de la nature en particulier chez les espèces
opportunistes qui vont conquérir de nouveaux milieux.
La croissance de
la population est régulée par sa propre densité ; on parle de feedback ou
de rétro–contrôle.
Taille de la
population N
Capacité limite du milieu K
DN / Dt = rMAX . N (K –N) /K
Ralentissement de
l’accroissement
Début
ressemble à la courbe « J »
Temps
N
Courbe
« J » (exponentielle)
K
Résistance Courbe en « S » (logistique)
du milieu
Vitesse
d’accroissement ( V = dN/dt)
K/2
Phase
de ralentissement
Phase
d’accélération de la
croissance
N0 de la croissance
Avec un point d’inflexion correspondant à la croissance
maximale.
Si K est égale à
la taille maximale de la population, (K – N) correspond au nombre d’individus
pouvant venir « s’ajouter » dans le milieu.
(K
–
N)/K correspond au pourcentage de K
permettant encore un accroissement démographique.
Exemple
d’accroissement logistique : Variation
de r et de DN dans une
population hypothétique en accroissement logistique où K est de 1 000 et
où le taux intrinsèque d’accroissement rMAX initial se
chiffre à 0,05 par année.
N |
( K – N)/N |
R |
DN |
20 |
0,98 |
0,049 » rMAX |
1 |
100 |
0,90 |
0,045 |
5 |
250 |
0,75 |
0,038 |
9 |
500 |
0,50 |
0,025 |
13 |
750 |
0,25 |
0,013 |
9 |
1 000 |
0,00 |
0,000 quand N = K |
0 |
Exemple : Croissance de la levure Saccharomyces
cerevisia en culture :
Temps en heure |
Nombre
d’individus N par cm3 de milieu |
Vitesse
d’accroissement |
0 |
9,6 |
0 |
2 |
2,9 |
19,4 & |
4 |
71,1 |
42,1 & |
6 |
174,6 |
103,5 & |
8 |
350,7 |
176,1 & |
10 |
513,3 |
162,6 ( |
12 |
594,1 |
81,1 ( |
14 |
640,8 |
46,4 ( |
16 |
655,9 |
15,1 ( |
Les populations
qui ont un accroissement de type exponentiel sont, en générale, les populations
opportunistes appelées aussi espèces à sélection r.
Les espèces
dites spécialisées vont s’accroître selon le modèle logistique et son appelées
espèces à sélection K.
En général :
-
Leur
temps de génération est assez long,
-
Leur
fluctuation d’effectif est réduite,
-
Le
nombre de portées est réduit (la progéniture est en faible nombre),
-
Le
taux de reproduction est limité ainsi que le taux d’accroissement.
Les populations
spécialisées se stabilisent en général à une valeur proche de celle de la
capacité maximale du milieu.
Exemple : La croissance d’une population de faisans
introduite dans un milieu favorable :
Au printemps
1937 : on introduit 2 coqs et 6 poules sur une île.
La phase
initiale d’implantation a été suivie de dénombrement printanier (comptage
précis) avec un taux de migration négligeable.
1937 |
1938 |
1939 |
1940 |
1941 |
8 |
30 |
81 |
282 |
641 |
Le début de la
croissance est de forme exponentielle.
Mais est–ce que
la croissance restera exponentielle ou deviendra–t–elle logistique ?
Ø Fluctuations
dans le temps des populations naturelles :
§ En terme théorique :
L’équation de
May permet d’étudier la variation d’abondance apparemment chaotique mais qui
sont en fait des fluctuations dépendant de la densité.
Cas
idéal :
Exemple : Les
insectes :
N
1010
1005
1000
995
990
Temps
1 2 3 4 5
Pour la
croissance logistique, on utilise le modèle de Ver Hutts où la résistance du
milieu est un frein à l’augmentation exponentielle.
On a alors
établi une relation linéaire entre r et l’effectif
de la population N.
Si N = 0 " r = rMAX " La population croît rapidement.
Si N = K " r = 0 " La population est d’effectif négligeable.
Si N > 0 " r est négatif " La population décroît.
Cependant, la
relation entre r et N n’est pas toujours linéaire.
r
rMAX
+
0 N
– NC K+ NC1 NC2
" Jusqu’à NC, la densité n’a
pas d’effet négatif sur rMAX et sur la
croissance dans la population.
Principe d’Allee
(d’après Ramade) :
Y : espérance
de vie moyenne, ou fécondité des individus, ou…
YMAX
Densité
de la population
Densité
optimale
Lorsque le degré
d’agrégation la densité de la population augmente, on observe un effet
bénéfique (effet de groupe) sur la survie, la croissance et/ou sur la fécondité
des individus de cette population.
On peut aussi
voir les modèles qui prennent en compte les structures d’âges.
Exemple : Le modèle matriciel de Coslie où l’on
décompose la population en tranches d’âges :
Le chevauchement
des générations entraîne la présence de plusieurs classes d’âges en période de
reproduction, avec des taux de mortalité et de fécondité différents.
Avec :
-
N
et N’ : Les nombre d’individus des
différentes classes d’âges, à T0 et T1,
-
B : La natalité des différentes classes d’âges,
-
P : La probabilité de survie des différentes
classes d’âges.
Exemple :
Soit une
population de 1 000 individus avec 4 classes d’âges à T0 :
N0 = 800
; N1 = 120
; N2 = 60
; N3 = 0
Soient BJ, la natalité pour chaque classe d’âge,
PJ,
la probabilité de passer de la classe d’âge J à la classe d’âge J+1 (=
probabilité de survie)
Âge |
BJ |
PJ |
J0 |
0 |
0,2 |
J1 |
6 |
0,7 |
J2 |
18 |
0,4 |
J3 |
8 |
0,0 |
-
Aucune
descendance ne sera produite par la classe d’âge J0.
-
J2 sera la plus
fertile.
-
De
plus, 20 % des individus de la classe J0 survivent au
temps T1 et rejoignent la classe J1.
-
Aucun
individu de la classe J3 ne survit.
On peut calculer
quels seront les effectifs au temps T1 :
T1 N0 = (800
. 0) + (120 . 6) + (60 . 18) + (20 . 8)
= 1960
" Soit 1 960
naissances.
T1 N1 = 800
. 0,2 =
160
T1 N2 = 120
. 7 =
84 Survivants
T1 N3 = 60 .
0,4 =
24
+
20 . 0 =
0
" 1 960 naissances + ( 160 + 84 + 24 + 0 )
survivants " 2 228 individus.
§ Exemples de populations
stables et fluctuantes :
Exemple : Courbe de croissance des effectifs du cheptel
ovin, après l’introduction du mouton dans l’île de Tasmanie.
" La population
stable, courbe de type logistique.
On observe une
forte croissance avec une stabilisation avec de faibles oscillations autour
d’une valeur moyenne.
Exemple : Population stable pour les adultes ayant
une régulation densité – dépendante.
Œufs
Nymphes
Adultes
Années
Il existe des
fluctuations annuelles (cycles saisonniers, migration) et des fluctuations
pluriannuelles (cycles s’étalant sur une période supérieure à 1 an)
Exemple des
lièvres et des lynx :
Il s’agit de
relation proie – prédateur avec un décalage de 9 mois.
-
Quand
la quantité de lièvres augmente, la quantité de lynx augmente (car ils se
nourrissent de lièvres)
-
Quand
la quantité de lynx est trop important, la quantité de lièvres diminue (car ils
sont mangés)
" Relation mangeur – mangé
Avec
l’hypothèse d’une croissance exponentielle des populations sans
prédateurs.
Avec prédateurs,
r1 diminue d’une quantité K1.N2 proportionnelle
au nombre de prédateurs N2 et à la
constante de capturabilité K1.
La croissance de
la population de proies est alors :
Avec prédateurs : dN1 /dt = ( r1 – K1 . N2 ) . N1
Sans prédateurs : dN1 /dt = ( r1 – N2 )
De la même
façon, la population des prédateurs va varier selon les formules
suivantes :
Absence de prédateurs : dN2 /dt = r2 . N2
Présence de prédateurs : dN1 /dt = ( –r2 + K2.N1 ) . N2
§ Migration :
|
Espèces
migrantes |
Habitat 1 |
Habitat 2 |
Voyages
aller–retour répétés |
Zooplancton marin |
Eau de surface (nuit) |
Eau profonde (jour) |
Chauve–souris |
Sites perchés (jour) |
Aires
d’alimentation (nuit) |
|
Nombreux
oiseaux |
Aires
d’alimentation |
Aires perchées |
|
Grenouille,
crapaud |
Eau (période
de reproduction) |
Terre |
|
Caribous |
Toundra (été) |
Forêt (hivers) |
|
Voyage
aller–retour unique (cycle sur plusieurs années) |
Anguilles |
|
|
Saumons |
Rivière |
Océan |
|
Papillons –
Libellule |
Larves |
Adultes |
|
Voyage aller simple |
Papillon
monarque |
Mexique |
Nord des
États–Unis, Canada |
Papillon
amiral rouge |
Sud de
l’Europe |
Grande
Bretagne |
Les migrations
peuvent correspondrent à des rythmes quotidiens liés à l’activité nycthémérale
(exemples : oiseaux, zooplancton)
·
Cas
de migrations annuelles :
Le pluvier doré
parcourt plus de
Exemple du
Saumon atlantique, Salmo salar :
Le saumon migre
en avril – mai à l’âge de 15 – 16 mois.
À partir de
mi–mars, la smoltification induit des modifications pour préparer le saumon à
la vie marine.
Les mécanismes
hydro–minéral correspondants sont l’osmorégulation et l’excrétion azotée et
mettent en jeu les minéraux Na+, Clˉ, K+, Ca2+, P, S …
Il existe des
quantités variables dans les différents milieux.
Exemple :
La truite : Eau douce Eau de mer
[ Na+ ] = 0,40
milliosmole.L–1 [
Na+ ] = 450 milliosmole.L–1
" La différence
est importante.
Pourtant [ Na+ ] reste stable
dans le plasma : 180 à 215 milliosmole.L–1 grâce à
l’osmorégulation (aussi vrai pour le Clˉ)
[ ion ] en mer » 30 ‰ & [ ion ] en eau douce » 23 ‰
Eau Eau
Phénomène de
smoltification :
-
Stimulation
du métabolisme (consommation d’O2 et mobilisation
des réserves énergétiques),
-
Stimulation
du comportement migratoire,
-
Mémorisation
olfactive des caractéristiques de l’environnement (= imprinting),
-
Augmentation
de l’activité NaK–ATPasique branchiale (= osmorégulation),
-
Mise
en place des capacités hypo–osmorégulatrices nécessaires à la vie en milieu
marin.
Activité
NaK–ATPasique
Smoltification
Fév. Mars
Avril Mai Juin
L’osmorégulation
est réalisée, chez les poissons, à partir de la NaK–ATPase avec un pic en mai.
La smoltification est sous la dépendance des hormones.
Évolution des
taux plasmiques hormonaux lors de la smoltification :
-
Diminution
de l’insuline, car le saumon mobilise ses réserves,
-
Diminution
de la prolactine, hormone d’acclimatation à l’eau douce (aussi rôle de
reproduction chez les vertébrés supérieurs)
-
Pic
de l’hormone de croissance,
-
Pic
des hormones thyroïdiennes,
-
Pic
du cortisol.
La
smoltification dépend aussi de facteurs abiotiques :
Ces
transformations ne peuvent se réaliser qu’à certaines conditions de température
et de photopériode.
-
Augmentation
de température,
-
Augmentation
de la durée du jour.
Il faut aussi
que le poisson ait atteint une certaine taille, donc un certain poids. Sinon,
il restera une année de plus en rivière et reprendra ce cycle l’année
prochaine.
Autre
exemple : Anguille, Anguilla anguilla :
La reproduction
se fait en milieu marin (mer des Sargaces) Les individus sont matures vers 9
ans pour le mâle et vers 12 ans pour la femelle.
L’anguille va
subir des transformations (= métamorphoses)
La larve de
l’anguille est une larve leptocéphale, de 5 à
Elle se
transforme en civelle de
Ø Réglementation
de la taille des populations : stratégies « r » et « k » et facteurs indépendants ou
dépendants de la densité :
Les espèces à
stratégie « r » : espèce opportuniste (ou
pionnière)
Exemple : Le pissenlit.
Les espèces à
stratégie « k » : espèce spécialisée.
Exemple : Le mouflon.
Caractère : |
Espèce à
stratégie « r » |
Espèce à
stratégie « k » |
Mécanisme homéostatique |
Limité |
Souvent
perfectionné |
Temps de
maturation |
Court |
Long |
Durée de vie |
Brève |
Longue |
Taux de
mortalité |
Souvent élevé |
Généralement
faible |
Nombre de
jeunes produits par reproduction |
Élevé
(beaucoup de jeunes avec peu de survie) |
Restreint (peu
de jeunes avec plus de chances de survie) |
Nombre de
reproduction au cours de la vie |
Généralement
une |
Souvent
plusieurs |
Âge de la 1ère
reproduction |
Précoce |
Avancé |
Taille des
petits ou des œufs |
Petite |
Grande |
Soins
parentaux |
Peu |
Important |
Climat |
Variable,
imprévisible |
Assez constant |
Mortalité |
Indépendante
de la densité (surtout dépendante du climat) |
Dépendante de
la densité (protégé du climat) |
Courbe de
survie |
De type III |
De type I |
Taille de
population |
Variable,
inférieure à K |
Assez
constante, proche de K |
Compétition |
Généralement
faible |
Généralement
intense |
Valeur de r |
Élevée |
Faible |
Mode de
dispersion |
Espèce mobile,
vagabonde |
Espèce peu
mobile, sédentaire |
Type d’écosystème |
Jeune |
Mature |
Climat
et milieu
Instable, imprévisible Stable, prévisible
Mortalité Régulation dépendante
de
type catastrophe de la densité.
Espèce à sélection « r » Espèce
à sélection « k »
Densité de la
population
K
Aptitude compétitive
Aptitude colonisatrice
§ Régulation de la taille des
population par les facteurs indépendants de la densité :
Ils concernent
la quasi totalité des facteurs abiotiques (froid, sécheresse, pesticides, etc.)
Ils exercent
plus une modification de type catastrophe sur les populations animales et
végétales.
" On observe un
certain pourcentage de mortalité en fonction de l’intensité du facteur et avec
des valeurs extrêmes durant des périodes occasionnelles.
Les invertébrés
terrestres et aquatiques (par exemple) sont plus sensibles à ces facteurs que
les vertébrés (comme les mammifères)
Exemple :
La relation
entre la densité moyenne des troupeaux de buffles et la pluviométrie annuelle moyenne
dans différentes régions de l’Est africain.
Densité moyenne
Précipitations
annuelles moyennes (en mm)
L’effectif des
grands herbivores est ajusté à la quantité de nourriture herbacée disponible.
Et la vitesse de
croissance des herbages dépend de la pluviométrie du mois précédent.
§ Régulation de la taille des
population par les facteurs dépendants de la densité :
Les effets de
surdensité sur l’individu sont multiples :
-
Affaiblissement
physiologique,
-
Diminution
de la croissance individuelle,
-
Baisse
de la fécondité et de la longévité,
-
Modification
du comportement,
-
Augmentation
du stress par stimulation du cortisol (= hormone du stress)
" Baisse de la densité (feed back) et parfois
modifications génétiques.
Disponibilité
des ressources alimentaires :
Nombre de vers
de farine
Dans
Dans
Temps
Effets de la
densité sur la composition par la taille et la biomasse :
Exemple d’une
population de patelles :
Taille
(en mm) Biomasse
70 110
40
70
50
400 600 Densité (en m–2)
Très rapidement,
plus la densité augmente, plus la taille des individus diminue.
Réduction de la
fécondité ou de reproduction :
Exemple du grand
plantain :
Nombre moyen de
graines
par individu
reproducteur : 10 000
(échelle log)
1 000
100
0 10 100 Graines semées par m2
Exemple de la
mésange charbonnière :
Taille moyenne
des couvées :
Pour 10 couples " 11 petits par couple
Pour 90 couples " 8 petits par couple
Nombre
de couples reproducteurs
Plus la densité
augmente, plus la reproduction et la fécondité diminue.
Influence de la
compétition intra–spécifique sur la fécondité :
Exemple de la
souris domestique :
Densité de la
population : |
Faible |
Moyenne |
Forte |
Très forte |
Nombre
d’individus par m2 : |
30 |
100 |
310 |
1 600 |
Nombre de
femelles gestantes : |
58 |
49 |
51 |
43,4 |
Nombre moyen
de jeunes par portée : |
6 |
5,7 |
5,6 |
5,1 |
Avec
l’augmentation de la densité, on observe une diminution du pourcentage des
femelles gestantes et une diminution du nombre de jeunes par portée.
Une forte
densité a des répercussions négatives sur la santé et la survie des individus
avec une mortalité élevée.
Une telle
influence est surtout due au stress.
Survie vers de
farine
(en %)
80
60
40
20
0 20 60 100 120 Nombre d’insectes
Par
v La population et son
patrimoine génétique : le polymorphisme :
Ø Population
stable : loi (ou équilibre) de Hardy–Weinberg :
Les populations
naturelles sont caractérisées par leur diversité génétique.
" Pour un locus
donné, chaque gène peut être représenté par des allèles différents.
Les individus
qui composent la population sont tous génétiquement différents.
Leurs
caractéristiques phénotypiques qui résultent de l’expression du génotype
(modulé par les interactions avec l’environnement) sont elles–mêmes
différentes.
Environnement
Génotype
Phénotype
On dit que
l’ensemble des gènes que possède la population à un instant donné constituent
le patrimoine génétique de cette population.
On parle de
pool–génétique ; ce dernier représente l’ensemble des allèles de la
population.
Le phénotype
exprime les potentialités du génotype modulées par les interactions avec
l’environnement.
La génétique des
populations a été crée en 1920 et s’est développée à partir de la théorie
scientifique de l’évolution de Darwin (1859)
Elle permet
d’évaluer l’important de la diversité génétique de la population.
Si tous les individus
d’une population portent des allèles identiques, on a que des homozygotes.
Dans ce cas, on
parle de fixation d’allèles dans la population.
Dans la plus
part des cas, il existe 2 allèles pour un gène donné.
Donc on peut
calculer les différentes fréquences alléliques. Et on analyse, dans l’espace et
dans le temps, le maintient ou l’évolution de cette diversité génétique.
Au cours de
l’évolution, il peut y avoir des variations de ces fréquences alléliques et de
telles variations sont l’illustration de ce qu’on appelle la micro–évolution.
" C’est la loi,
ou l’équilibre, de Hardy–Weinberg.
Soit un locus
autosomal avec 2 allèles : A et a d’un organisme
diploïde de fréquences alléliques A(p) et a(q)
♀ /
♂ |
A |
a |
A |
A–A (p2) |
A–a (p.q) |
a |
A–a (p.q) |
a–a (q2) |
Les fréquences
génotypiques se déduisent des fréquences alléliques selon la relation :
f(A–A) = p2 ;
f(A–a) = 2 p.q ;
f(a–a) = q2 ;
Avec : p2 + 2 p.q + q2 = 1
Donc f(A–A) + f(A–a)
+ f(a–a)
= 1
Et : q + p = 1
" Cette structure
génétique est dite structure de Hardy–Weinberg.
§ Énoncé de la loi :
Dans les
conditions d’équation de Hardi–Weinberg, les fréquences alléliques et
génotypiques restera constantes d’une génération à l’autre.
Condition
nécessaires à la loi de Hardy–Weinberg :
-
La
population doit être de très grande taille de façon à ce qu’il y ait une
panmixie. C’est–à–dire que les gamètes se rencontrent au hasard.
" Le hasard peut
avoir une influence sur une petite population (effet statistique)
-
La
population doit être isolée. L’immigration peut modifier le patrimoine
génétique.
-
L’absence
de mutation.
-
L’accouplement
doit se faire au hasard. Le choix du partenaire présentant certains caractères
héréditaires empêche la rencontre des gamètes « au hasard »
-
L’absence
de sélection naturelle. L’inégalité devant le succès reproductif a des
répercussions sur les fréquences alléliques au sein d’une population.
Exemples :
Exemple d’une
fleur :
Une fleur peut
présenter 2 couleurs : Rouge et blanche. L’allèle A (rouge) est
dominant sur l’allèle a (blanc)
Génotype : A–A A–a a–a
Rouge Rouge blanc
Sur 500 fleurs,
on a : 480 rouges dont 320 A–A et 160 A–a.
Et 20
blanches a–a.
Donc sur
1 000 allèles, on a : f(A) : (
320 . 2) + 160 =
800 = 0,8 (
= 80 %)
f(a) : ( 20
. 2) +
160 = 200 = 0,2 ( = 20 %)
Il y a : 320 homozygotes A–A : p2 = 0,82 = 0,64 (= 64 %)
160
hétérozygotes A–a :
p.q = 0,8 . 0,2 = 0,32 (= 32
%)
320
homozygotes a–a :
q2 = 0,22 = 0,04 (= 4 %)
À la génération
suivante, si l’équation est respectée, la loi de Hardy–Weinberg prédit que les
fréquences alléliques resteront les mêmes.
Exemple de la
phénylcétonurie aux USA :
Il s’agit d’une
maladie héréditaire autosomale due à une mutation récessive.
Un bébé sur
10 000 devient malade.
" Combien y
a–t–il de « porteurs sains » dans la population ?
Comme la
mutation est récessive, la probabilité des bébés atteints est q2 (a–a)
p2 + 2 p.q + q2 = 1
q + p = 1
q2 = 1/10 000 =
0,0001 donc q = 0,01
(= 1 %)
" Donc la
fréquence de p = 0,99 (= 99 %)
Les porteurs
sains : 2 p.q = 2 . 0,99 .
0,01 = 0,0198 (» 2 %)
Donc 2 % des
américains sont des transmetteurs potentiels de la maladie.
Dans le milieu
naturel, les conditions nécessaires à la loi de Hardy–Weinberg ne sont pas respectées.
" Les populations
ne sont pas stables, elles évolue.
On est donc dans
le cas de micro–évolution, voire dans des cas extrêmes, dans la spéciation
(apparition d’une nouvelle espèce)
Ø La
micro–évolution :
Exemple de
ruptures de la loi de Hardy–Weinberg :
-
La consanguinité : il s’agit
d’accouplement non aléatoire. On observe la diminution de la fréquence des
hétérozygotes due à l’endogamie ou à l’homogamie.
-
La pression sélective : il s’agit de la
sélection naturelle. Il y a une pression de l’environnement. On observe la
fréquence de certains allèles et donc une diminution des autres fréquences dues
à l’inégalité du succès reproductif.
§ Exemple de la phalène du
bouleau :
Un changement de
pigmentation sur 4 fait le bonheur ou le malheur de la phalène du bouleau.
2 types se sont
distincts : la phalène typique (ou « lichen », de couleur
claire) et la phalène carbonaria (ou « mélanique », de couleur
sombre)
Au siècle
dernier, il y avait eu, en Grande Bretagne, une très grande majorité de
phalènes claires. Ensuite, on a vu que, dans les zones industrielles, il y
avait un pourcentage plus important de type carbonaria.
Dans les zones
non polluées, les arbres sont clairs et recouverts de lichens.
Dans les zones
polluées, les arbres sont sombres sans lichens.
Dans les zones
polluées, les phalènes foncées échappent aux prédateurs.
Expérience de
lâcher et recapture :
|
Phalènes
typiques |
Phalènes
carbonaria |
Forêt poluée |
17 % |
34 % |
Forêt non
polluée |
12,5 % |
6 % |
Dans les 2 cas,
on observe un facteur de 2 de différence :
-
2
fois plus de carbonaria en forêt polluée,
-
2
fois plus de typique en forêt non polluée.
Il y a une
distribution des fréquences des 2 formes vers la moitié du 20ème
siècle. Cette distribution est géographique et d’ailleurs très suggestive. Elle
est corrélée à la localisation des activités industrielles.
Hasard et
évolution :
Le processus de
sélection et le rôle de prédation se font sous 3 conditions :
-
La
variabilité inter–individuelle par la pigmentation,
-
Ce
caractère est relié à la survie (via la prédation),
-
La
pigmentation est un caractère héréditaire.
" L’inégalité devant le succès reproducteur
provoque une modification des fréquences alléliques au sein de la population.
Remarque :
Les phalènes
sombres ne sont pas apparues avec la population. Elles existaient déjà avant en
faible pourcentage.
§ Autre exemple : Mus
musculus vivant dans une grange :
f(A–A) = 0,226 ; f(A–a) = 0,4 ; f(a–a) = 0,374
Donc p = f(A) = 0,226 + 0,2 =
0,426
Et q = f(a) = 0,374 + 0,2 =
0,574
D’après la loi
Hardy–Weinberg, on devrait avoir une fréquence des hétérozygotes :
f(A–a) = 2 p.q = 0,489
Mais les croisements
ne se font plus au hasard. On a alors défini un coefficient de consanguinité
F :
Soit : HHW, la fréquence
des hétérozygotes selon
Hardy–Weinberg : HHW = 2 p.q
HObs, la fréquence des hétérozygotes
observée.
" Le coefficient de consanguinité : F = (HHW – HObs) /HHW = (0,489 – 0,4)/0,489 = 0,18
Remarque : Plus HObs tend vers HHW, plus F tend vers 0.
À l’échelle de
quelques générations, on peut appliquer la loi de Hardy–Weinberg. Mais
l’évolution devient non négligeable dans le temps.
Ø La
spéciation :
Il existe 2
types de spéciation.
-
La spéciation allopatrique :
Espace
Temps
-
La spéciation sympatrique :
§ La spéciation allopatrique :
Elle consiste en
la formation d’une nouvelle espèce à la suite de l’isolation géographique d’une
population qui l’a séparée de la population mère.
§ La spéciation
sympatrique :
On la retrouve
surtout chez les végétaux et elle est plutôt due à des accidents lors de la
division cellulaire.
On rencontre des
exemples comme :
-
L’autopolyploïdie
où une même espèce double son patrimoine génétique.
-
L’allopolyploïdie :
2 espèces se croisent. Après la fécondation, il y a absence de méiose (comme cela aurait dû être) On obtient alors une nouvelle espèce qui double son patrimoine génétique
Exemple :
Gilia
minor + Gilia aliquanta
Diploïde Diploïde
9 chromosomes 9 chromosomes
Gilia malior
18
chromosomes
Tétraploïde
Remarque :
Les espèces
peuvent doubler leur patrimoine génétique (absence de méiose)
Ou elles peuvent
avoir n chromosomes en plus (ou en moins) à cause d’une méiose inégalement
faite.
v Niche écologique :
Il s’agit de
l’ensemble des conditions dans lesquelles vit et se perpétue la population. Il
correspond à un espace à n dimensions (facteurs abiotiques
et biotiques)
-
Axe
spatial,
-
Axe
tropique,
-
Axe
temporel, etc.
Ø Niche
fondamentale :
Elle réunit les
conditions idéales pour la survie de l’espèce.
Exemple :
Balanus et
chthamalus vivent sur les mêmes rochers en atlantique nord et entrent donc en
compétition.
L’espèce balanus
présente une croissance plus rapide. L’espèce chthalamus présente, quant à
elle, une plus grande résistance à la dessiccation.
Balanus Chthalamus
Adulte Larve Adulte Larve
Niveau
supérieur de grande marée
Niveau
supérieur de morte marée
Niveau
inférieur de morte marée
Niveau inférieur de
grande marée
Balanus
remporte la victoire dans la zone inférieure.
Mais
chthalamus est plus performante dans la zone supérieure.
v Neutralisme :
Il s’agit de la
cohabitation pacifique en toute ignorance.
Exemple :
La forêt de
feuillus : Il n’y a pas de compétition pour la nourriture ou pour
l’espace.
Les étages
occupés et les régimes alimentaires sont relativement différents.
Autour
(épervier) |
Rapace diurne Poursuite
aérienne |
Oiseaux,
petits mammifères |
Chouette
hulotte |
Rapace nocturne |
Oiseaux,
rongeurs |
Pic noir |
Vie dans les
arbres |
Insectes |
Pigeon ramier |
Vie à partir
du sol |
Vers,
insectes, bourgeons, graines |
Pic épeiche |
Grimpeur dans
les arbres |
Graines,
insectes |
En théorie, il
n’y a pas de compétition. Mais s’il y a un problème environnemental, on peut
envisager une compétition.
Le neutralisme
existe–t–il vraiment ?
Est–il
temporaire ?
Il y a souvent
dans le temps vers un conflit ou une coopération.
v Relation de
coopération :
Ø Commensalisme :
Il s’agit de
l’art de profiter sans nuire : une espèce va profiter de la présence d’une
autre espèce sans réduire la valeur sélective de celle–ci (= contribution à la
génération suivante)
Le profit
consiste à la protection, la nutrition, le déplacement sans porter préjudice à
l’espèce utilisée.
Exemples :
-
Les
plantes épiphytes (= qui vivent sur d’autres plantes) comme les mousses, les
orchidées.
" Notion de
support avec une capture d’ions et un accès à la photosynthèse.
-
La
phorésie, les balanes (coquillages) fixées sur une baleine.
" Notion de
support et de transport.
-
Le
concombre de mer avec un poisson qui s’en sert de logis.
" Notion de gîte,
de protection.
On parle d’inquilinisme
et d’espèces inquilines. En général, il n’y a pas de dépendance pour la
nourriture.
-
La
souris, considérée comme une espèce commensale de l’homme.
Il en va de même
pour le rat, sauf quand ils sont vecteurs de pathologies.
-
Le
Bernard l’Ermite qui vit avec une anémone posée sur sa coquille.
-
Le
crabe pinnothère qui vit dans les moules. Il évite ainsi la dessiccation, la
prédation et profite des battements ciliaires de la moule pour la respiration
(l’eau étant bien oxygénée)
Remarque :
Le cloisonnement
des relations ne sont pas aussi simple et évolue en fonction des connaissances
que l’on a des espèces.
Ø Du
commensalisme au mutualisme :
Il s’agit d’une
relation bénéfique aux 2 espèces mais qui n’est pas obligatoire, vitale.
Exemples :
-
Les
grands herbivores (comme le buffle de Tanzanie) et les oiseaux (comme le
héron–garde–bœuf) Les oiseaux se nourrissent des puces et avertissent d’un
danger en s’envolant.
-
Le
poisson clown et l’anémone. Cette dernière produit des toxines par une attaque
ciblée. Le poisson présente un mucus sur les écailles et est ainsi reconnu par
l’anémone qui ne va pas attaquer.
Les relations peuvent
être plus ou moins importantes.
-
Les
oiseaux dispersent les graines et se nourrissent de la chair autour de la
graine.
Relation animaux
– plantes :
Les animaux
dispersent le pollen et se nourrissent du nectar (riche en glucose et en acides
aminés) ou bien dispersent les graines et se nourrissent des fruits charnus.
Exemples :
La majorité des
plantes présentant des fleurs aux couleurs vives ou les conifères comme le
genévrier et l’if.
§ Notion de co–évolution :
Quand le
mutualisme devient très poussé, il y a formation de couples fidèles. Il peut
donner lieu, dans certains cas extrêmes, à une relation obligatoire à la limite
de la symbiose.
Exemples :
-
Le
colibri possède un long bec pour aller chercher le nectar dans un plante longue
(orchidée)
L’évolution de
la structure de la fleur a conduit à une spécialisation du pollinisateur (une
espèce de pollinisateur par espèce de plante en cas extrême)
" La production
de nectar par la plante est telle que le colibri est obligé de visiter
plusieurs fleurs pour se nourrir.
La pression
génétique réciproque conduit, par modification de la structure génétique de
chaque espèce en présence, à une évolution conjointe de celle–ci.
Un changement
évolutif dans un trait des individus d’une population survient en réponse à un
trait des individus d’une 2nde population et provoque une réaction
évolutive de celle–ci.
Janzen,
1980
Exemples :
-
Certaines
orchidées attirent des individus mâles d’hyménoptères via l’émission de
substances imitant les phéromones sexuelles des femelles.
-
L’association
fourmis (pseudomyrmex) – acacias (cornigera) permet une protection mutuelle.
L’acacia
cornigera conserve son feuillage toute l’année.
Certaines
espèces sont dépourvues de défense chimique (glucosides à cyanogène) que l’on
trouve chez d’autres espèces. Elles bénéficient de la protection des fourmis
contre les phytophages (comme les pucerons)
Les colonies de
fourmis creusent des nids dans les épines transformées en organes boursouflés.
Expérience : On fait des
élevages d’acacias :
Soit on laisse
les fourmis s’installer. La recolonisation par les fourmis se fait donc et
l’acacia présente un feuillage développé.
Soit on empêche
les fourmis de s’installer. Il y a une invasion de pucerons et l’acacia ne
présente pas de feuillage développé.
-
L’élevage
de pucerons par les fourmis/
Les fourmis
raffolent du miellat produit par les pucerons. Certaines espèces (comme la
fourmi noire, Lasius niger) organisent de véritables élevages, les
défendant des coccinelles.
-
Les
fourmis sud–américaines coupeuses de feuilles vivent en symbiose avec des
champignons. Ceux–ci servent de réserve de nourriture ; les fourmis leur
procurent un environnement riche en nutriment (déjections)
Une colonie
d’acromyrmex n’entretient qu’une seule souche de champignons (toujours le même)
Cultivés cote–à–cote, les champignons de différentes colonies de fourmis
s’empêchent mutuellement de proliférer (grâce à des substances synthétisées)
Ces substances
pourraient traverser le tube digestif des fourmis et ne seraient pas dégradées.
Elles se retrouvent donc intactes dans les déjections et empêchent les autres
espèces de s’installer. Le champignon garde ainsi l’exclusivité de la colonie
de fourmis.
-
L’oiseau
indicateur et les mammifères.
L’oiseau, friand
de miel, ne peut accéder au nid d’abeille. Il repère celui–ci et guide le
mammifère (comme le blaireau) via un système d’appels sonores. L’oiseau se
rapproche du nid, attend que le mammifère le rejoigne.
Ce dernier
extrait le nid, se nourrit du miel et laisse des miettes plus que suffisantes à
l’oiseau.
Ø Symbiose
:
Il existe 3
types.
Type |
Situation des
2 symbiotes (A et B) |
Exemple |
Ectosymbiose |
Juxtaposition
des 2 symbiotes ou contact
superficiel |
Lichens |
Mésosymbiose |
A est à
l’intérieur (dans une
cavité) de B |
Rumen |
Endosymbiose |
A est à
l’intérieur (dans des
vésicules d’endocytose) des cellules
de B |
Nodosité |
§ Lichens :
Il existe, là
encore, plusieurs types.
Des lichens sont
dits foliacées : ils ressemblent à une feuille.
Des lichens sont
dits fructiculeux (ou buissonnants) : ils ressemblent à un arbuste.
Un lichen
correspond à un partenaire fongique et une plante formant un réseau complexe de
2 types d’organismes différents.
H2O, CO2,
Sels minéraux Vitamine
B, Lumière
Polyoles, etc.
Champignon Algue
H2O, sels minéraux, Vitamine C,
Nombreux antibiotiques, etc.
Écologie :
Les lichens
vivent dans les environnements les plus hostiles. Ils sont les colonisateurs de
nouveaux milieux.
" Notion de
source de nourriture.
§ Rumen :
Le rumen fait
parti du tube digestif.
On observe à la
dégradation anaérobie de la cellulose et
des produits terminaux par les micro–organismes (bactéries, champignons,
protozoaires) du tube digestif des herbivores.
Le rumen
correspond à un fermenteur. La cellulose est un polysaccharide des parois des
cellules végétales.
Cellulose
$
Pyruvate
Lactate Butyrate
Éthanol Acétate CO2 CH4
§ Nodosité :
Il s’agit d’une
symbiose entre le rhizobium et légumineuse et permet la fixation de l’azote
atmosphérique.
Les légumineuses
concernent le pois, soja, luzerne, le trèfle.
De plus, les
nodosités se composent de cellules végétales renfermant des bactéries
fixatrices d’azote du genre rhizobium.
Parfois, cette
association revêt un caractère facultatif : lors de niveaux d’azote élevés
dans le sol, la plante peut se développer en l’absence de bactéries.
§ Autre exemple de symbiose
(endosymbiose) :
Exemples :
-
Des
algues symbiotiques intracellulaires produisant, à partir de carbone C1 (CO2 fournis par
l’hôte), des sucres simples.
Algues |
Hôte |
Produits
fournis |
Zoochlorelles |
Protozoaires Cœlentérés Plathelminthes |
Maltose,
glucose,maltose, etc. |
Zooxanthelles |
Corail |
Glucose |
-
L’exemple des zooxanthelles :
L’algue vit
incluse dans les cellules du corail.
Les couches
superficielles des chaudes sont pauvres en nutriments et riches en émission
d’ultra violets. Elles sont dépourvues de la base de la chaîne alimentaire
marine (= plancton) Les zooxanthelles vont servir de succédané.
Les coraux (de
la famille des Scléractinaires) « cultivent » leurs propres
phytoplanctons. Les zooxanthelles absorbent le CO2 libéré par ces
coraux et fournissent en retour divers nutriments.
Les
zooxanthelles (du groupe des Dinoflagelles) sont des algues unicellulaires dont
la taille environne les 10 µm. Leur couleur brune est idéale pour absorber la
lumière.
Elles peuvent
vivre indépendamment d’un hôte. En pleine eau, elles se nourrissent via la
photosynthèse et les nutriments présents dans l’eau en se déplaçant à l’aide de
2 flagelles.
L’algue
bénéficie de la protection du corail contre les animaux dits
« brouteurs » de plancton en résidant dans son corps ainsi que les
déchets inorganiques que le corail excrète.
En contre
partie, elle fournit à son hôte des composés de carbones organiques (sucres)
indispensables aux besoins énergétiques du corail.
À l’intérieur
des cellules du corail, les zooxanthelles récupèrent le CO2 produit par le
corail lors de la respiration et lui rend de l’O2.
Elles
interviennent aussi dans la formation du squelette en aidant la précipitation
des carbonates de calcium que l’animal sécrète, favorisant son développement et
sa croissance.
Si le corail
procède à une reproduction asexuée (par bourgeonnement ou fractionnement), les
zooxanthelles sont transmises via les tissus de la colonie mère.
S’il procède à
une reproduction sexuée (en cas de crise environnementale), les zooxanthelles
sont intégrées par la larve de corail en pleine eau au cours de son stade
planctonique.
Celles–ci
migrent vers l’endoderme, perdent leurs flagelles et sont incorporées par
ingestion dans les cellules avec la formation d’une vacuole protectrice
(vésicule interne limitée par une membrane)
Habituellement,
ces vacuoles sont digérées par le corail mais un mécanisme encore inconnu
protège celles contenant l’algue.
Calcification :
Il s’agit de
l’élaboration du squelette des coraux. C’est un autre phénomène au cours duquel
les zooxanthelles jouent un rôle important.
Le squelette est
constitué de carbonates de calcium (CaCO3) Les
zooxanthelles consomment le CO2 favorisant la
précipitation du CaCO3.
Eau
de mer
Carbonates,
bicarbonates, HCO32–, …
Polype (= corail)
Zooxanthelles
Composés azotés
(ammoniaque, Photosynthèse
ammonium, nitrite, nitrate)
Métabolisme
des glucides,
Composés phosphorés protides et lipides
phosphates
O2
Respiration
du polype
CO2 Composés
organiques simples
Métabolisme
du polype (glycérol, glucose, acides
aminés,
peptides)
Croissance et calcification
Hormones,
vitamines
Conclusion :
La
symbiose corail – zooxanthelles permet la survie des récifs des récifs
corailliens (qui sont dits « les poumons de l’océan »
Autre
exemple :
En 1977, on a
mis en évidence l’existence de communautés animales autours des sources
hydrothermales, près des îles Galápagos.
Au milieu des
dorsales océaniques (= séparations des plaques), il y a une sortie de fluides à
La vie s’est
quand–même installée : des annélides surnommés les « vers de
Pompéi » car ils sont soumis à des pluies de cendres. Ils vivent le long
des parois des « fumeurs ».
Ce sont des
animaux très thermophiles : la température de l’eau environne les
Il existe une
symbiose avec des bactéries. Celles–ci permettent l’utilisation de l’énergie
fournie par de composés soufrés (H2S et sulfates)
par phosphorylation d’ATP.
La symbiose
permet aussi :
-
de
rester discret
Par exemple,
l’association crabe – bryozoaires (où le crabe se cache)
-
de
se signaler :
Par exemple,
l’association poisson – bactéries bioluminescentes.
v Relation conflictuelle :
Ø Compétition :
Il s’agit de 2
espèces qui partagent les ressources alimentaires, l’espace, etc.
On a déjà traité
un exemple de compétition : le cas de balanus et chthalamus.
Autre
exemple :
L’exclusion par compétition d’un protiste par un autre dans un environnement
« simple » tel que le labo.
On effectue des
cultures de paramécies :
-
Paramecium caudatum seul,
-
Paramecium aurelia seul,
-
Les
2 ensembles dans le même bassin.
Soit les courbes
de croissances de chaque culture :
Paramecium
caudatum
Paramecium caudatum Culture
avec les 2
Remarque : Le laboratoire
présente des conditions stables ; donc un seul avantage d’une espèce lui
permet de remporter sur l’autre.
Dans l’environnement, tous les facteurs
ne sont pas « tip–top » pour chaque espèce et ne sont pas stables. Il
y a rarement une exclusion (disparition)
Ø Amensalisme :
Il s’agit de
l’inhibition, par une espèce donnée, de la croissance ou de la reproduction
d’une espèce voisine géographiquement. Cela entraîne une diminution de la
concurrence spatiale.
Exemples :
-
Les
antibiotiques synthétisés et libérés par les champignons.
-
Libération
de quelques « poisons » :
-
L’oxalate : inhibition de l’absorption du Ca2+ (cas de
l’épinard, de la rhubarbe ou du thé qui inhibe l’assimilation du Fer),
-
Des huiles ou résines comme le
cannabis,
-
Des glucosides comme la digitaline ou le
cyanure,
-
Les anti–hormones comme les anti–thyroïdiens des
crucifères (le chou) ou les anti–stéroïdiens dans le trèfle,
-
Les inhibiteurs enzymatiques comme les
inhibiteurs de la Trypsine,
-
Les tanins = composés polyphénols (comme dans le
vin, qui a un effet coupe faim),
-
Les alcaloïdes comme la cocaïne, le curare
(bloquant les réactions enzymatiques) et la strychnine (qui agit au niveau du
cœur)
Ce sont des
armes chimiques chez les végétaux, mais aussi chez les animaux.
-
Les
thermites :
Ce sont des
animaux à corps mou, très vulnérables. Ils doivent développer des défenses
physiologiques et chimiques.
Plusieurs
stratégies de défenses ont été observées :
-
Le
labre est très développé, permettant de badigeonner la cuticule de l’adversaire
de céto–aldéhydes toxiques.
-
La
tête a une forme cubique pour obstruer l’entrée de la termitière.
-
Le
termite présente un tube allongé projetant des substances gluantes,
-
Il
possède de puissantes mandibules fendant la cuticule d’une fourmis attaquante
et une glande frontale sécrétrice d’une substance nocive, anticoagulante au
niveau de la plaie.
Ø Prédation :
Les êtres
vivants possèdent 4 richesses :
-
Leur
matière (corps, organes),
-
Leurs
procédés (réactions chimiques, enzymes, etc.),
-
Leur
travail (déplacement, soins aux jeunes, etc.),
-
Le
fruit de leur travail (nids, etc.)
Les richesses
des uns sont les convoitises des autres.
On
trouve en particulier 2 types de systèmes :
-
Le
système prédateurs – proies (SPP),
-
Le
système hôtes – parasites (SHP)
Dans le 1er
cas, les acteurs sont visibles et ils exploitent la 1ère richesse.
Dans le 2nd,
ils ne le sont pas et ils peuvent exploiter les 4 richesses.
Il y a une
notion de temps d’interaction. Pour le système hôtes – parasites, il y a une
notion d’action durable.
Le parasitisme
joue un rôle primordial sur le fondement et l’évolution du monde vivant (via
des échanges ADN)
La prédation
joue un rôle écologique essentiel dans le contrôle des populations. La
communauté est un équilibre via un jeu de contrôle mutuel des effectifs en
présence.
La prédation
permet aussi l’amélioration « sanitaire » de la population des proies
(animaux malades, plus faibles)
Sa dynamique est
donnée par le modèle de Lotka et Volterra.
§ Système prédateurs –
proies : différentes stratégies :
Les stratégies du prédateur :
j Repérage de la proie :
-
Par
les organes sensoriels (vue, odorat),
-
Par
des mécanorécepteurs (ex : le scorpion des sables),
-
Par
des thermorécepteurs " perception
infrarouge (ex : le serpent),
-
Par
un signal sonore (ex : chouette)
k Poursuite de la proie ou piégeage (à
l’affût)
l Capture et ingestion.
Les stratégies de la proie :
j Échapper au prédateur :
-
Camouflage,
-
Tromper,
effrayer le prédateur,
-
Prévenir
le prédateur qu’elle n’est pas consommable,
" Mimétisme.
k Fuite :
-
Stratégie
de groupe,
-
Sprint,
-
Endurance.
l Protection chimique :
-
Substances
répulsives,
-
Substances
toxiques.
·
Le
mimétisme :
Il s’agit d’un
système d’interaction entre 3 acteurs :
La mimèse
défensive :
(ou l’art du camouflage)
Elle permet de
passer inaperçu.
" Il s’agit d’une
défense passive ; on parle d’homochromie ou d’homomorphie.
La mimèse agressive :
Elle permet de se
protéger ou de chasser sans être repéré par la proie.
Le mimétisme batésien :
Travaux de Bates
sur les papillons de la forêt amazonienne.
L’individu ne
cherche pas à se cacher mais à duper l’adversaire.
" On parle
d’homotypie.
Le mimétisme müllérien :
L’individu
ressemble à une autre espèce voisine pour renforcer le signal. Ces 2 espèces
étant néfastes, ce mimétisme est un avantage réciproque.
" On observe
ainsi une notion de couleurs d’avertissement.
« se méfier du jaune et
noir »
Exemples :
-
Frelon,
-
Salamandre,
-
Coléoptère
bombardier : jet d’acide à une température élevée proche de
-
Dans
l’une : une solution d’hydroquinase et de peroxyde d’hydrogène,
-
Dans
l’autre : un mélange enzymatique de catalases et de peroxydase.
-
Fourmis
des bois : acide formique.
Cas particulier : Le
coucou
Il s’agit d’un
mimétisme au service du parasitisme social. Les œufs de coucou ressemblent de
par leur taille et leur couleur aux œufs de l’hôte. Une espèce de coucou donné
pond un type d’œufs donné.
Certains hôtes
rejettent les œufs (défauts de mimétisme) On observe une notion de
co–évolution.
De plus, le
coucou est un gros oiseau mais son œuf est tout petit.
La femelle
surveille le nid qu’elle occupe dès qu’il est laissé libre. Elle avale un œuf,
pond le sien et s’envole. Cette opération prend 10 secondes.
L’œuf de coucou
éclot en 1er et pousse les autres œufs hors du nid.
Autres cas de
mimétisme :
-
Pour
faire peur, impressionner,
-
Feindre
une blessure pour attirer un prédateur hors du nid,
-
Feindre
la mort, etc.
·
Détection
des proies :
Exemple : Le scorpion des sables :
C’est un
prédateur nocturne qui est insensible aux stimulations visuelles, auditives et
olfactives.
" La détection se fait grâce aux vibrations du
sol par des mécanorécepteurs.
Le scorpion est
capable de repérer la source du signal en détectant et interprétant les infimes
différences de temps et d’intensité entre les stimuli perçus par ses récepteurs
situés en différentes parties du corps (au niveau des tarses)
Il est capable
de paralyser la proie avec un venin neurotoxique qu’il a inoculé avec
l’aiguillon localisé au bout de la queue.
Ces récepteurs
ont une précision de l’ordre de l’angström (10–10 m)
Lorsque le
scorpion capte une vibration, il va se tourner dans la direction de la source
des vibrations.
À
À partir de
Le scorpion a
besoin de ses 8 pattes :
j k
j
Pas de réaction
k Pas de réaction non plus
Sable
Limite
physique
Autre
exemple : Le python :
Il présente une
perception infrarouge et capte ainsi la chaleur de la proie dans
l’obscurité.
Il possède 13
paires de fossettes sensibles aux infrarouges et innervées (" neurones
thermosensibles, reliés au cerveau)
Chez les
mammifères, c’est le système somato–sensoriel qui est responsable des
sensations de toucher, de pression, de température, de douleurs, etc.
Une main
d’homme, ou un rat, est placé à
Les fossettes
sont capables de détecter une variation de
Exemple : La chouette :
Elle exploite de
légères différences entre les sons perçus par l’oreille droite et ceux se
l’oreille gauche.
Cela lui permet
de localiser, dans l’obscurité, sa proie avec une précision extrême par un
léger décalage temporel entre le moment où le signal parvient à chacune des 2
oreilles.
·
Attaque
de la proie :
Le prédateur va
soit attendre (dans l’ombre) soit agir (seul ou en groupe)
Exemples de
chasse en meute : les lionnes et les pélicans.
Quelques façons
de tuer la proie :
-
Par
des cellules urticantes (nématocystes de l’hydre),
-
Par
des venins : neurotoxines ou hémotoxines (a_bungarotoxine
qui est un antagoniste de l’Acétyl_choline en se liant à ses récepteurs)
" Le prédateur
possèdent une batterie d’enzymes protéolytiques, afin de neutraliser ou
d’inactiver ces toxines au niveau du tube digestif.
·
Défense
contre l’attaque :
Exemple : Les étourneaux :
Quand ils
repèrent un prédateur, ils se regroupent.
Autres moyens de
résister aux prédateurs :
" Armures : carapaces, épines, bois (chez
les cervidés)
§ Parasitisme :
Il existe à
toutes les échelles du vivant, de l’écosystème à la molécule :
Il y a une
notion de discontinuité de l’habitat et il faut une contamination.
La transmission
peut se faire :
-
par
un contact direct ou indirect,
-
par
la consommation,
-
par
un vecteur piqueur,
-
par
des stades libres actifs (larves aquatiques),
-
etc.
D Les parasites sont différents des parasitoïdes qui se situent
entre les parasites et les prédateurs. Exemple : Un insecte pond des œufs au sein d’un
organisme qui évolueront en chenilles entraînant la mort de l’organisme.
Il existe 3
types de parasitisme :
-
L’ecto–parasitisme
qui se fait à l’extérieur de l’organisme,
-
Le
méso–parasitisme qui se fait dans des cavités naturelles de l’hôte (voie
pulmonaire, tube digestif, vessie, voies génitales, etc.)
-
L’endo–parasitisme
qui se fait dans le milieu interne de l’hôte (appareils circulatoires sanguin
et lymphatique, espaces inter– et intra– cellulaires)
·
Cycle
biologique – notion de séquence :
La séquence
correspond au nombre d’hôtes. Le cycle est soit holoxène (à 1 hôte), soit hétéroxène
(à plusieurs hôtes)
Exemple de cycle
à 1 hôte : Ascaris :
Il est l’agent
de l’ascaridiose (maladie)
-
Ponte
d’œufs dans le duodénum (une femelle peut pondre 2 000 000 d’œufs par
jour),
-
Expulsion
via les féces,
-
1er
stade juvénile libre à l’extérieur avec au maximum 5 ans de survie,
-
Contamination
par ingestion (porc ou humain selon l’espèce),
-
2ème
stade juvénile : Perforation du
tube digestif et migration dans le sang jusqu’aux poumons,
-
3ème
stade juvénile : Expulsion par la
toux.
Exemple de cycle
à 2 hôtes : Ténia :
Contamination de
l’homme avec un hôte intermédiaire (bovin ou porcin)
Exemple de cycle
à 3 hôtes : Douve de chine (trématode) :
-
Stade
adulte dans les canaux biliaires chez différents mammifères,
-
Ponte
d’œufs et évacuation par les féces dans le milieu aquatique,
-
1er
stade larvaire (miracidium) :Ingestion par des gastéropodes (une dizaine
d’espèces d’eau douce concernées) et multiplication végétative des larves
-
2ème
stade larvaire (cercaires) : Expulsion de larves nageantes et
contamination de poissons (une centaine d’espèces concernées) à travers la
peau,
-
Enkystement
dans les muscles : 3ème stade larvaire,
-
Contamination
de l’humain par consommation de viande crue,
-
Dékystement
dans le tube digestif,
-
Migration
dans les canaux biliaires et maturation en adultes.
·
Cycle
biologique des trématodes :
-
Stade
adulte chez un vertébré, souvent dans le tube digestif, parfois dans les
poumons, les reins ou l’appareil circulatoire,
-
Œufs
évacués dans le milieu extérieur et naissance dans l’eau
" Larve aquatique
ciliée : miracidium
-
Pénétration
d’un hôte, souvent un mollusque,
-
Transformation
en sporocyste fils ou rédiés (anatomie légèrement différente) qui
produisent de très nombreux cercaires,
-
Départ
du mollusque pour une survie de quelques heures dans le milieu aquatique,
-
Favorisation.
·
Rencontre
et favorisation :
¨ Favorisation comportementale :
Exemple : Le gammare (crustacé)
Lorsqu’il est
sain, il présente un géotactisme positif sur le substrat (fond de l’eau) et un
phototactisme négatif (il fuit la lumière)
Lorsqu’il est
parasité, il présente un géotactisme négatif sur le substrat et un
phototactisme positif. De plus, il fait preuve d’agitation.
" Son parasitisme
fait en sorte qu’il se fasse repérer et consommé par les goélands.
2 mois après la
contamination du gammare : ~84 % des
parasites sont dans le cerveau.
3 mois après la
contamination du gammare : ~25 % des
parasites sont dans le cerveau.
" Durant les 1ères
phases de la contamination, il y a une concentration des parasites en kystes au
niveau du cerveau.
Ils forment un
maillon sérotoninergique : il y a plus de sérotonine chez le gammare fou.
Autre
exemple : La fourmi suicidaire :
La contamination
entraîne un changement de comportement.
La fourmi va
monter sur un brin d’herbe et s’agiter. Elle augmente ainsi les chances de se
faire manger par un mouton.
¨ Favorisation anatomique :
Exemple : Le gobie :
Il y a une
concentration des métacercaires au niveau des nageoires du poisson, dégradant
ainsi les tissus musculaires.
Le poisson
présente donc des difficultés pour se déplacer et éviter un prédateur (comme le
bar)
Autre exemple :
Le poisson est
rendu aveugle par une concentration des parasites dans les yeux.
¨ Favorisation : se faire remarquer (mimétisme)
:
Exemple : La fourmi du genre Leptothorax :
Une fourmi saine
est de couleur sombre alors qu’une parasitée va devenir de couleur claire.
Elles se font ainsi remarquées par les oiseaux prédateurs.
¨ L’heure du rendez–vous :
Les cercaires
n’ont que peu de temps pour trouver leur hôte (quelques heures)
Le rendez–vous
se fait en fonction de la présence de rongeurs, d’humains ou autre en tant que
réservoir du schistosome.
Il y a une
sélection dans les populations d’allèles du parasite par la différence de
chronobiologie (polymorphisme génétique)
Chaque espèce de
schistosome a son propre rythme en relation avec l’activité de son hôte.
Il existe un
rythme précis de sortie parfaitement reproductible pour différents mollusques
infectés par la même espèce de schistosome.
Il s’agit d’une
adaptation correspondant à une heure de rendez–vous.
Exemple :
Les cercaires qui doivent contaminer des
animaux nocturnes sortiront vers 21 – 23 heures.
¨ Éviter la contamination :
Exemple : Le biset (une espèce de pigeon) :
La contamination
se fait par contact, notamment lors de la reproduction. Les femelles ont la
capacité de repérer les mâles contaminés (dits pouilleux)
En présence de
poux, le pigeon présente une perte de plumes. Il y a donc une déperdition de
chaleur. L’oiseau est alors obligé de se nourrir d’avantage et de s’investir
plus dans la thermorégulation.
Il est donc
moins actif pour les parades. De plus, un mâle sain présente un plumage aux
couleurs plus vives que celui d’un mâle pouilleux.
·
Un
changement de cycle peut être avantageux pour le parasite :
2
situations :
-
Soit
l’humain est infesté directement,
-
Soit
les cercaires se transforment en métacercaires (larves enkystées) et
contaminent un hôte intermédiaire.
On aurait pu
croire qu’allonger le cycle en ajoutant un hôte augmenterait le besoin
énergétique.
Or, d’un point
de vue écologique ou évolutif, ajouter un hôte intermédiaire n’est pas un
désavantage mais plutôt un avantage
Le passage
escargot – crabe – humain (par exemple) est plus évident que le passage direct
escargot – humain. À partir de l’escargot, le crabe est plus accessible ;
il en va de même pour l’humain.
" Cette possibilité « d’attendre »
permet d’augmenter les chances de contaminer l’humain.
L’hôte
intermédiaire peut être obligatoire ou supplémentaire.
Si toute fois le
parasitisme a lieu, l’organisme peut répondre par son système immunitaire.
Le parasitisme
peut modifier certains traits de vie comme une maturité sexuelles acquise plus
rapidement.
Il peut aussi
apporter certains avantages à l’hôte et devenir une association symbiotique.
v Introduction :
Les principaux
changements environnementaux d’ampleur planétaire provoqués par l’activité
humaine (d’après Barbault) :
Population
humaine
(effectif et activité)
Industries
Agriculture
Accroissement
du CO2 Cycles
biogéochimiques Changement
d’usage des terres
atmosphérique de l’azote (en particulier) et altérations des
milieux
Changements
climatiques Érosion de la
planétaires
biodiversité
Exemple : Depuis 1950 :
-
Les
besoins en céréales ont été multipliés par 3,
-
La
consommation des produits de la mer a été multipliée par 4,
-
La
consommation d’eau de viande (bœuf et mouton) et la demande en bois de
chauffage ou de construction ont été multipliées par 3,
-
L’emploi
de combustibles fossiles ainsi que les émissions de carbone ont été multipliés
par 4.
Il existe une
pression accrue (directe et/ou indirecte) sur l’environnement et une pollution
de la biosphère (physique, chimique et biologique)
v La croissance démographique
= la « bombe P » :
Il a fallu 2
millions d’années pour avoir 1 milliard d’individu (à la fin du 18ème
siècle)
En 1930, il y a
2 milliards d’individus " On double en 130 ans.
En 1945, il y a
4 milliards d’individus " On double en 45 ans.
Dans cette suite
logique :
En 2025, il
devrait avoir 8 milliards d’individus (hypothèse
moyenne faite par les USA)
" Soit une
naissance tous les de seconde.
Selon les
bureaux statistiques des USA, on prévoyait 5,996 milliards pour le 07 janvier
1999 et 6,140 milliards pour le 27 avril 2001.
Au niveau des
vrais chiffres (en millions) : le 4 – 05 – 2004
-
Chine : 1 273
(20,7 %) ,
-
Inde :
1 030 (16,8 %) ,
-
USA : 278
(4,6 %) ,
-
Indonésie : 228 ,
-
Brésil : 174 ,
-
Russie : 145 ,
-
Allemagne : 82 ,
-
Royaume–Uni : 59,5 ,
-
France : 61,1 ,
-
Italie : 57,5 ,
De plus, 75 % de
la population est répartie sur 10 % des terres.
" Problème de densité
Et un
déséquilibre Nord – Sud au niveau de la consommation et de la pollution.
Exemple : La consommation des céréales pour l’élevage
sur la consommation totale :
USA : 70 % Inde : 2 %
" Seule une
partie de la population mondiale a le privilège de consommer de la viande (coût
écologique élevé : 6 à
En ce sens, la
pêche et l’aquaculture sont importantes ; il s’agit de la seule source de
protéines animales.
Autre
exemple : L’émission mondiale de carbone :
Un
américain (ou un européen) émet 7 fois plus qu’un chinois et 13 fois plus qu’un
brésilien.
La France est le
2ème utilisateur d’engrais après les USA.
v Exemples de pollution et
leurs répercussions :
Ø Engrais
et pesticides :
Le problème
majeur est que les molécules s’accumulent dans les êtres vivants.
Exemple : La bioaccumulation du DDT (=
dieldrine) :
Il s’agit d’un
insecticide.
[DDT]Eau
= 3 .10–6 mg.L–1
[DDT]Zooplancton
= 4 .10–2 mg.L–1
[DDT]Petit Poisson
= 0,5 mg.L–1
[DDT]Gros Poisson
= 10 mg.L–1
[DDT]Prédateur
= 25 mg.L–1
" Il y a un
facteur de concentration de 1 million.
Il s’agit de
substances lipophiles qui s’accumulent dans les lipides.
L’emploi
d’engrais a été multiplié par 10 en 40 ans.
De 1950 à 1990,
on est passé de 14 à 150 millions de tonnes, créant un déséquilibre des cycles
géochimiques (azote, phosphore) et une contamination des nappes phréatiques.
De plus, les
engrais sont très peu purifiés et on observe la présence de métaux lourds.
Exemple : Insecticides et herbicides chimiques
utilisés à grande échelle :
Hydrocarbures
chlorurés |
DDT |
Poison de
contact. Action sur la
transmission de l’influx nerveux (système cholinergique) |
Organophosphates |
Malathion |
Dérivés de
l’acide phosphorique. Action sur le
système nerveux, plus toxique mais moins persistant que les hydrocarbures
chlorurés. |
Carbanates |
Carbaryl |
Dérivés de
l’acide carbamique. Action
identique aux organophophates. |
Régulateurs de
croissance |
Méthoprène |
Mime des
hormones et enzymes
naturelles des insectes. |
Exemple : La croissance du nombre d’espèces rapportées
pour être résistantes à au moins un insecticide :
500
400
300
200
100
0
1910 1930 1950 1970 1990
Dosage :
Il est
nécessaire, mais les méthodes de dosages des molécules présentent des inconvénients
majeurs :
-
Les
molécules nouvelles ne sont pas détectées puisque non recherchées,
-
Il
y a une absence de renseignements à propos de l’impact réel des molécules
chimiques sur les organismes vivants,
-
Il
y a aussi une absence de renseignements à propos d’interactions éventuelles
entre ces molécules toxiques.
" Concept de « bio–monitoring »
consiste en la surveillance d’espèces sentinelles, espèces bio–indicatrices et
bio–marqueurs.
Ø Espèces
sentinelles = espèces bio–indicatrices ; concept de bio–monitoring :
Exemple : L’escargot Helix aspersa :
Ils présentent
une accumulation dans leurs viscères des métaux lourds d’un sol contaminé. Ils
sont placés sur le bord de l’autoroute ; ensuite le dosage du polluant est
réalisé dans les viscères (ici, le plomb)
Il y a une
corrélation entre la teneur en plomb du milieu et celle des viscères des
escargots.
1 Teneur en Plomb
2
3
4
5
6
7
8 0
1 2 3
4 5 6
7 8
Exemple de
bio–marqueur : L’activité
acétyl_cholinestérasique :
L’acétyl_cholinestérase
(AchE) est un marqueur de neurotoxicité par :
-
des
insecticides organophophorés (OP),
-
les
carbanates (CS),
-
les
herbicides (triazines)
-
et
de nombreux métaux (comme le zinc, le cuivre, le cadmium ou l’aluminium)
L’acétyl_choline
est un neurotransmetteur qui est
Neurone souvent
mis en trop grande quantité.
L’accumulation
de l’acétyl_choline dans l’espace synaptique entraînerait la transmission permanente
causant une tétanie musculaire, suivie de la mort de l’organisme.
"
L’acétyl_cholinestérase est là pour dégradé l’acétyl_choline.
Les produits
toxiques ont une molécule qui inhibe l’acétyl_cholinestérase.
Autre
exemple : Les chalutages de limandes à partir des
côtes allemandes :
Niveau
de l’activité de l’acétyl_cholinestérase chez la limande
1 2
4
5 6 7
8 9 600
3 500
400
300
200
100
0
1 2 3
4 5 6
7 8 9
Le niveau le
plus élevé est localisé aux stations 7 à 9. Puis il diminue jusqu’aux stations
1 à 3 qui sont les plus contaminées.
Ce type
d’expérience a aussi été vu avec les étoiles de mer.
Ø Eutrophisation
:
Elle est due à
une fertilisation excessive des eaux qui correspond à un apport massif de composés azotés et phosphorés issus de
diverses origines.
Origine : Détergents : 33 %,
Élevages : 13 %,
Engrais
agricoles : 18 %,
Industries : 6 %,
Etc.
Description du
phénomène :
j Prolifération d’algues à la surface
(phytoplancton)
" Surcharge de
biomasse végétale,
" Baisse de la
transparence des eaux,
" Activité
photosynthétique concentrée dans les strates supérieures,
" Augmentation du
taux de O2 dans les eaux superficielles.
k Mort et décomposition d’une masse
considérable d’algues au niveau inférieur
" Développement de
bactéries aérobie,
" Consommation et
non renouvellement de l’O2,
" Disparition des
salmonidés (truites) et remplacement des cyprinidés (carpe),
l Disparition de l’O2 dans les
couches profondes
" Fermentation
anaérobie avec dégagement de SH2 et de NH3,
" État septique
(en opposition à un état aseptique)
C’est–à–dire
non viable d’un point de vue biologique, contaminé.
Ø Activité
humaine et rejet de gaz dans l’atmosphère :
Exemple :
La
déforestation : CO ; CH4 ; NO2 et NO3
(oxydes d’azote)
Le chauffage,
les gaz d’échappement et combustibles :
CO2 ; CH4 ; SO2 ; NO2 et NO3
Exemple : Évolution de la concentration atmosphérique
en CO2 :
1850 : 290 ppm
1930 : 305 ppm
1990 : 350 ppm
" Augmentation de 30 % en 40 ans avec une
courbe exponentielle.
Ces gaz posent
un problème d’effet de serre important.
Exemple : Les pluies acides :
qui
peut se déplacer très loin
" Réaction avec l’eau des nuages
" Formation d’acides nitrique et sulfurique
" Retombée de ces acides sous de pluie ou de
neige.
Conséquences sur
l’environnement :
Mort d’arbre,
Acidification de l’eau de
rivière (eau peu tamponnée)
" Attaque des tissus et mort des poissons.
v Biodiversité :
Ø Notion
de biodiversité :
Biodiversité
Diversité écologique
Diversité des espèces
Diversité génétique
-
Diversité génétique :
Il s’agit de la
diversité des gènes au sein d’une espèce.
Il existe un
variabilité génétique entre les espèces et entre les individus d’une même
espèce.
-
Diversité spécifique :
Il s’agit de la
diversité des espèces proprement dites.
-
Diversité écosystémique :
Il s’agit de la
diversité du niveau d’organisation supérieure du vivant : l’écosystème.
On estime
environ 1,7 millions d’espèces qui ont été décrites et on estime que le nombre
d’espèce de la planète varie de 10 à 100 millions.
Nombres
d’espèces décrites :
4 000 bactéries,
80 000
propistes,
270 000
plantes,
72 000
champignons,
1 320 000
animaux,
Dont
1 085 000 arthropodes,
Dont
950 000 insectes.
En gros, les
insectes présentent 1 million d’espèces sur 1,8 millions d’espèces décrites,
soit environ la moitié.
Et les
mammifères présentent 4 400 espèces, soit environ le quart.
Ø Espèces
en voie de disparition :
Exemples :
Le puma, le
loup, le perroquet, l’ocelot, le panda, l’éléphant, le gorille, l’ours, le
tigre, etc.
Cause :
La dégradation
du milieu et le braconnage.
Il faut savoir
que les disparitions d’espèces existent depuis toujours. L’espèce a une durée
de vie moyenne (1 à 2 millions d’années pour les mammifères, 10 millions
d’années pour les invertébrés terrestres et marins)
Durant les temps
géologiques, il y a eu 5 grandes crises d’extinction (avec 65 à 95 % d’espèces
éliminées)
L’homme doit
veiller à ne pas provoquer une 6ème crise par la dégradation des
milieux, leur surexploitation et l’utilisations de polluants.
Il existe 2
types de facteurs déterminants la probabilité de survie d’une population :
-
Les facteurs écologiques qui agissent
sur une échelle temporelle écologique et qui impliquent principalement les
caractéristiques démographiques de la population.
-
Les facteurs évolutifs qui agissent
sur une période plus longue (échelle temporelle évolutive) et qui impliquent
principalement les caractéristiques génétiques de la population.
La persistance
ou l’extinction d’une population se jouent sur :
-
Sa
probabilité de survie sur les décades (facteurs démographiques : r,
immigration, émigration, etc.),
-
Sa
probabilité de survie sur plusieurs générations (facteurs évolutifs :
variabilité génétique, structure des populations, sélection, etc.)
Exemples de
dégradation du milieu :
Exploitation des forêts,
Certains aménagements,
Exemple : La mer d’Aral (au sud de la russie) qui a
régressé à cause d’un détournement de canaux pour l’irrigation de culture de
coton.
C’était le 4ème plus grand
lac du monde avec 68 000 km2. Aujourd’hui,
elle a perdu les de son volume et 20 espèces de poissons
sur les 24 qu’elle présentait.
La pêche est devenue dérisoire perdant
ainsi 60 000 emplois. De plus, sont taux de concentration en sels et
produits toxiques est devenu fulgurant, au point que la mortalité présente
là–bas est l’une des plus élevées au monde.
§ Exemple de surexploitation du
milieu : la pêche :
(exploitation
des océans)
La Consommation
mondiale des produits de la mer ne cesse d’augmenter :
1960 : 30
millions de tonnes ; 1990 :
90 millions de tonnes 2002 : 130 millions de tonnes
L’offre :
En 20 ans, les
stocks européens de harengs, de cabillauds, de merlans et d’églefins ont fondus
de 50 à 80 % (diminution importante de la ressource)
La commission a
suggéré de réduire de 30 à 60 % les capacités globales de pêche de l’UE. Elle a
ainsi mis en place des TAC (Totaux Admissibles de Capture) définis par espèce,
puis répartis en quotas entre les différents états.
" On rentre dans la politique de gestion des
stocks.
Exemple : La morue en France :
1970 : 140 000 tonnes 2005 : 10 000 tonnes
Comment
maintenir la demande sans détruire les espèces ?
Soit : On utilise de « nouvelles
espèces » (nouvelles sur le marché, mais existantes depuis longtemps)
comme le grenadier, l’empereur, le sabre et le sonneur (= espèces de grand
fond, que les avancées technologiques ont permis de pêcher)
Soit : On utilise des techniques aquacultures.
Depuis les
années 90, la pêche de capture s’est stabilisée et l’aquaculture ne cesse
d’augmenter :
1985 : 8 % de la consommation,
2000 : 30 % de la consommation,
2030 : 50 % de la consommation.
Cette
augmentation est accompagnée d’une innovation des techniques, notamment la
technique de transgenèse qui crée une polémique.
C’est le cas des salmonidés qui
présentent une croissance 8 à 10 % supérieure à un saumon normal.
Ces espèces
transgènes ne sont pas autorisés sur le commerce et restent en études
expérimentales. On s’inquiète d’un appauvrissement de la biodiversité et de la
possibilité de croisement avec des espèces sauvages (il existe un problème
d’échappement d’individus d’élevage)
Les techniques
d’aquaculture consistent en un élevage intensif dans des cages – bassins en mer
(pour le saumon et le bar) ou dans les terres (pour le tilapia) avec un apport
d’aliment sous forme de granulés.
Exemple : La truite et le saumon :
Les ressources
mondiales sont en constante augmentation :
1970 : 550 000 tonnes, dont 50 000 tonnes
de truites de saumons d’élevage.
1990 : 2 200 000 tonnes, dont 19 9000 000
tonnes de truites et de saumons d’élevage.
Au niveau
européen :
La pêche est
stabilisée depuis 1990 à 18 000 tonnes.
L’élevage : En 1990
" quelques
milliers de tonnes,
En 2001 " 130 000
tonnes.
50 % de la
consommation de bar en France sont issus de l’aquaculture.
§ Introduction d’une nouvelle
espèce induisant l’appauvrissement de la biodiversité :
Cette
introduction peut être volontaire ou accidentelle.
Exemple : La perche du Nil :
Il s’agit d’un
prédateur très efficace qui atteindre
Elle a été
implantée pour relancer l’économie de la pêche.
La perche a
supplanté les 300 espèces autochtones. La pêche étaient moins diversifiée mais
a été augmenter par 5 en tonnage.
Maintenant,
cette espèce est réduite au cannibalisme et son avenir est à son tour
compromis.
Exemple : L’invasion de la méditerranée par Caularpa
taxifolia (racemosa) :
Son introduction
a été accidentelle
Peut–être en
1984 à partir des aquariums du musée de Monaco ?
Cette algue ne
cesse de coloniser le milieu :
Sa dissémination
se fait par reproduction végétative et par le transport de bouture (avec les
bateaux)
Elle présente la
capacité à recouvrir tous les substrats disponibles (roche, sable, herbiers de
phanérogames) Elle peut recouvrir jusqu’à 100 % des fonds du 1 à
Il s’agit d’un
risque majeur pour les écosystèmes littoraux de la méditerranée, en particulier
pour les herbiers de posidonies endémiques qui oxygènent l’eau et servent
d’abri à de nombreuses espèces.
Ø Conclusion
:
L’homme a pris,
avec la révolution industrielle, une telle place dans la biosphère que la
régulation des équilibres est menacée.
C’est une de ses
responsabilités majeures.
Notion de
développement :
" 2
postulats :
j Satisfaire les
besoins des générations actuelles sans oblitérer ceux des générations futures.
" Notion de
responsabilité du monde que nous lèguerons à nos enfants.
k Un développement ne peut être durable
que s’il prend en compte à la fois le social, l’environnement et l’économie.
" Concilier
rentabilité, protection de l’environnement et des hommes.
Avec la
perspective d’une crise climatique, en relation avec l’explosion démographique,
l’homme pourra–t–il anticiper ?
Alors qu’il
semblerait impuissant à régler les problèmes concrets du moment présent.