v Définition
:
L’éthologie est
la science du comportement animal dans l’organisation de ses activités
motrices pour sa survie :
-
Se
nourrir,
-
Se
protéger,
-
Se
défendre,
-
Se
reproduire.
Campan (1986) : Le comportement est l’émergence d’un système à multiples variables comprenant l’individu et son histoire, et la totalité de son environnement propre.
-
L’individu
et son histoire " La mémoire des
conséquences de ses comportements
(Apprentissage)
-
La
totalité de son environnements " Il s’agit d’un
environnement donné avec lequel l’individu a une relation étroite.
Lehmann (1962) : L’éthologiste envisage le comportement comme une partie de la nature qu’il souhaite comprendre. Sa recherche est orientée sur les origines et la nature des modes du comportement qui caractérise la vie normale de l’animal avec son environnement.
C’est une
science carrefour entre la génétique, l’écologie, l’étude des populations, la
physiologie, la psychologie expérimentale (et cognitive)
Les 4 grandes
questions de Tinbergen :
-
Est–ce
que le chant de l’oiseau est complètement inné (= génétiquement programmé) ou
issu d’un long processus évolutif ou bien encore un comportement que le
juvénile va apprendre lentement ?
" Ontogenèse du comportement.
-
Quel
est le mécanisme sous–jacent de ce comportement ? (neurones, hormones)
Þ Ces deux premières approches sont souvent
regroupées dans l’étude des mécanismes
proximaux.
-
À
quoi sert ce comportement d’un point de vue biologique ?
" Signification fonctionnelle de ce
comportement.
-
Lorsque
l’on examine 2 espèces très voisines du point de vue évolutif, on observe les
comportements différents.
" Évolution des comportements.
Þ Ces deux dernières approches sont souvent
regroupées dans l’étude des mécanismes distoux
(ou ultimes)
v Historique
:
De
l’antiquité au 16ème siècle compris :
Il était
question de l’étude des « mœurs » étranges des animaux dont la
description était souvent fantaisiste.
Aristote,
Traité des animaux.
Pline, Histoire Naturelle.
Au
milieu du 17ème siècle :
On arrive dans
le début du comportementalisme.
Descartes : Il introduit le concept de réflexe (prémices
de neurobiologie)
" À la périphérie se trouve l’organe sensoriel
d’où remonte un nerf afférent vers un centre nerveux (le cerveau) De là
repartent les nerfs efférents dont la cible sera un muscle, une glande.
" Il amène une forte opposition entre l’homme et
l’animal :
-
Le
premier est un animal pensant,
-
Le
second est un « animal–machine » qui, bien que complexe, reste un
enchaînement de réflexe.
De
la fin du 17ème au 18ème siècle compris :
Durant cette
période, il n’y a pas de grands travaux, même si l’on peut trouver comme
auteurs : Magendie et Bernard.
À
partir du début du 19ème siècle :
Il y a un
développement de la Neurophysiologie expérimentale et un progrès dans la
physiologie du cerveau.
À
partir de la fin du 19ème siècle :
On ose aller
au–delà du concept « animal–machine »
Romanes,
La pensée animale.
Thorndike, Apprentissage.
" À partir de divers protocoles, l’animal est
capable d’apprendre et retenir.
Dans
la première moitié du 20ème siècle :
Le biologiste
américain Watson introduit une rupture dans la logique darwinienne de
continuité évolutive. Il propose l’étude de l’évolution adaptative de la
manière la plus objective possible.
Pour cela, on
observe des caractéristiques objectives (= mesurables) de l’animal en réponse à
un stimulus de l’environnement, lui–même ne faisant entrer que des données
quantifiables (le laboratoire)
Il a ainsi
déterminé le lien S–R : Stimulus – Réponse. Il correspond au concept que
pour un stimulus donné, l’animal va présenter une réponse donnée.
1er
exemple : L’étude des « tropismes » .
Il s’agit d’un
déplacement orienté par rapport à une stimulation sensorielle.
-
Phototropisme
positif : un animal va être stimulé et on va provoquer un déplacement
du à une attirance à la lumière.
-
Phototropisme
négatif (inverse)
-
Géotropisme : le
mouvement se fera en fonction de la force de gravité.
Le tropisme est
l’archétype, le modèle caricatural, des comportements caractérisés par un lien
S–R.
Loeb,
1923 (allemand)
Le problème de
ce courant est que l’étude se fait en dehors de l’environnement naturel. Une
importante critique aussi a été la mise des organismes face à des stimuli de
tous genres, dont des stimuli inexistant dans l’environnement naturel.
2ème
exemple : L’apprentissage instrumental .
Les
bases apportées par Pavlov :
Stimulus
inconditionnel
S.C + S.I Þ R.I
Stimulus
conditionnel Réponse
inconditionnelle
Par
exemple :
On présente à un
chien un couple de stimuli :
-
Le
premier est conditionnel : un son de cloche.
-
Le
second inconditionnel : la présentation de viande.
Cela va entraîné
chez l’animal une réponse inconditionnelle : la salivation.
La répétition
intensive de ce couple va faire que le chien va saliver dès la perception du
signal conditionnel. La réponse inconditionnelle devient alors conditionnelle.
Les travaux de
Thorndike :
L’animal va
avoir l’occurrence d’un comportement et celle–ci va avoir des conséquences. Ces
dernières sont :
-
Soit
positives, entraînant alors un renforcement positif et donc une augmentation de
la fréquence de ce comportement,
-
Soit
négatives, entraînant alors un renforcement négatif et donc une diminution de
la fréquence de ce comportement.
La répétition de
l’association comportement – conséquences crée une assimilation de celle–ci par
l’animal.
Les boîtes de
Skinner :
Il s’agit de
boîte où l’on met une souris ou un rat (un animal exploratoire) et où il y a
une pédale. Une fois que le rongeur appuie sur la pédale, un système électrique
distribue de la nourriture.
L’effet est
spectaculaire et 2 comportements sont observés :
-
Soit
le rat appuie sans arrêt sur la pédale et se constitue une réserve,
-
Soit
le rat mange, se ressert, mange, etc.
On peut aussi
installer un biberon avec un liquide au goût infect pour que le rat abandonne
vite son comportement de biberonnage.
Pour Skinner, il
est très clair que l’on puisse faire apprendre ce que l’on veut du moment que
l’on y met de la patience. Il pense aussi qu’il suffit d’étudier 2 ou 3 espèces
pour pouvoir l’étendre à toutes les espèces ; il choisit alors le rat de
laboratoire et le pigeon.
Les
critiques :
-
L’animal
est extrait de son milieu naturel et étudié dans un laboratoire. Selon
l’environnement, l’apprentissage se fait par des signaux différents et donc il
est différent.
-
De
plus, telle espèce aura plus de facilité d’apprendre tel comportement qu’une
autre (facilité phylogénique)
Dans
la moitié du 20ème siècle :
Heingroth : Travaux sur les oiseaux,
Von
Frisch : Communication des
abeilles,
Lorenz et
Tinbergen : On ne peut pas étudier le comportement
animal si on fait table des contraintes de l’environnement naturel (écologie,
évolution) Il ne faut pas faut pas hésiter à déplacer le laboratoire dans
l’environnement.
On abandonne
l’idée d’étudier qu’une ou deux espèces. Il est très intéressant d’étudier 2
espèces proches dans l’évolution et d’observer les différences
comportementales.
Exemple : Routage des œufs des oies grises .
Si on enlève un
œuf et le dépose à la base du nid, on déclenche chez l’oie un réflexe.
" L’oie va
plonger son cou vers l’œuf, l’enroule avec la tête et va faire des petits
mouvements de la tête de gauche à droite pour remonter l’œuf.
Ce
réflexe correspond la réponse à un signal déclencheur extérieur :
« œuf en dehors du nid »
Lors du routage,
si on retire l’œuf, l’oie continue quand même son comportement.
Il existe une
variable intermédiaire par rapport au schéma du Béhaviourisme.
Si on
renouvellement (toutes les 2 – 3 minutes) cette expérience, l’oie va arrêter de
remonter l’œuf. Il est manifeste qu’il ne s’agit pas de fatigue physiologique.
" Il y a donc un
lien avec la motivation.
Le seuil pour le
déclencher de la réaction va en diminuant continuellement entre 2 actes
successifs. La réaction est d’autant plus facilement déclenchée que l’on
augmente l’intervalle entre 2 actes.
Variable intermédiaire
« énergétique spécifique »
Signal Réponse
« œuf hors du
miel »
On distingue le
comportement inné (= instinctif) du comportement acquis. (Dichotomie)
À la suite de
grandes querelles entre les chercheurs avec ces termes, on parle maintenant de
comportement génétiquement programmés et de comportement d’apprentissage de
mémoire.
Le comportement
de l’oie est instinctif.
Les
comportements innés sont « stéréotypés », uniformes pour tous les
individus et peuvent servir de critères taxonomiques. Ils apparaissent même
chez les animaux élevés dans un isolement social.
Ils présentent
un double déterminisme :
-
Par
une composante exogène : le stimulus déclencheur,
-
Par
une composante endogène : l’« énergie spécifique ».
« Énergétique
spécifique »
Signal
spécifique externe Analyse
du signal par un mécanisme
inné de déclenchement :
FAP (Fixed action
pattern)
Des critiques
sont émises sur l’existence de la dichotomie inné/acquis.
Schneirla et
Lehrman réfutent cette dichotomie et observent que l’apprentissage est facile,
même chez un animal avec un système nerveux peu développé.
Ils intègrent
donc une composante d’ontogenèse (= développement de l’individu) omniprésente
dans l’apprentissage, notamment chez le juvénile.
Travaux
d’Hubel, Wiesel et Blakemore dans les années 60 :
Sur le
développement du cortex visuel chez les juvéniles de chats et de singes.
On place une
électrode dans les cellules visuelles d’un chaton venant juste de naître. En
créant des stimuli visuels, on observe que les neurones répondent aux stimuli
sans sens d’orientation (de déplacement) favorisés.
La même
expérience est réalisée avec un chat adulte et observe que les neurones
répondent chacun à un stimulus avec une orientation précise.
" Cette
spécificité est–elle innée (génétique) ou acquise ?
On place des
chatons jusqu’à l’âge adulte à l’obscurité avec quelques heures de lumière.
-
Les
uns étaient dans une pièce avec des rayures verticales noires et blanches,
-
Les
autres étaient dans une pièce avec des rayures horizontales noires et blanches.
Pour les
premiers :
Si on déplace
une souris à la verticale, il la repérer et va la suivre des yeux. Par contre,
si on la déplace à l’horizontale, il ne va pas la repérer.
Pour les seconds :
Inversement, si
on déplace une souris à l’horizontale, il la repérer et va la suivre des yeux.
Et si on la déplace à la verticale, il ne va pas la repérer.
Le développement
du cortex visuel est donc génétique (spécificité cellulaire) avec une
composante de stimuli de l’environnement.
Pour le courant
néo–behaviouriste, on considère le comportement ainsi :
Probabilisme :
il y a de multiples réponses pour un stimulus donné.
Il n’y a pas de
dichotomie inné/acquis, un mélange de ces composantes.
Seligman (en
1970) détermine, de là, la notion d’apprentissage « préparé » ou
« contre préparé ».
Exemple : Aversion alimentaire
conditionnée .
Aversion : thérapeutique consistant à associer au stimulus conditionné un stimulus inconditionnel douloureux et anxiogène afin de faire disparaître un certain comportement.
On propose à un
rat des boulettes agréablement parfumées mais causant des maux gastriques. Le
rat en mangera une fois et refusera la prochaine fois même si elle est
effectuée 8 jours après.
Il s’agit d’un
apprentissage conditionné très important inclus dans la survie. Il est couplé
au mimétisme du juvénile par rapport à ses parents.
Le rat réagit
plutôt à des stimuli odorants ; la caille des prés à des stimuli visuels.
Garcia a cherché
à démontrer qu’il y a des apprentissages impossibles (tout le chemin contraire
au Béhaviourisme) et que des associations ne sont pas assimilables.
Bilan :
-
Il
n’y a plus de rupture entre les comportements innés et acquis, mais une
synergie.
-
Les
apprentissages peuvent être préparés et d’autres impossibles.
À
partir des années 80 :
Le labyrinthe en
T de Tolman (1932) :
Dans le
labyrinthe, on dispose dans une branche de la nourriture, et dans celle en face
de la boisson. On commence par introduire au pied du labyrinthe des rats gavés
(ni affamés, ni assoiffés) Ceux–ci s’y promènent et ne se servent de rien.
On refait
l’expérience avec les mêmes rats dont la première moitié a été affamée et
l’autre a été assoiffée. Le labyrinthe est vide.
" Les rats affamés se dirigent directement vers
l’emplacement où il y avait la nourriture.
Les
rats assoiffés se dirigent directement vers l’emplacement où il y avait la
boisson.
Tolman parle
alors d’apprentissage latent : il n’y a pas eu le premier renforcement.
Travaux de
Tinglepaugh :
Sur les singes,
notamment le chimpanzé et le macaque Rhésus.
On présente au
singe 2 à 32 récipients identiques et opaques. On place devant ses yeux de la
nourriture dans un des récipients. On remet le singe dans sa cage pour attendre
un certain temps. Ensuite, quand le singe est replacé devant les récipients, il
montre celui qui contient la nourriture.
Taux de
réussite : Chimpanzé : 90 % Macaque : 70 %
" Les singes ont
été capables de mémoriser une représentation spatiale du récipient.
Travaux de Menzel :
Dans un enclos
de
Un
expérimentateur B porte le singe sur les épaules et suit
l’expérimentateur A. Le singe est remis dans sa cage pour
attendre un certain temps.
Tous les singes
qui ont fait l’expérience ont retrouvé directement les 18 friandises en
utilisant le parcours de recherche diminué au maximum, le plus logique.
" Ils ont été
capables de faire une réorganisation spatiale pour effectuer le parcours le
plus court.
Þ L’animal ne vas pas subir le stimulus mais va rechercher activement le stimulus.
Exemple : Le chimpanzé nain (bonobo) .
Il consomme une noix
dont la coque est dure. Pour cela, il utilise un outil servant de système
enclume – marteau.
Lorsqu’il va
rechercher sa nourriture, il va organiser naturellement son comportement selon
2 critères :
-
Où
sont les arbres qui font les noix ?
-
Où
est la plus grosse pierre pour faire enclume ?
2 approches
possibles de l’éthologie :
-
L’approche « étho–écologiste » : elle est
d’origine typiquement biologique que l’on peut qualifier de typiquement
néo–darwinienne.
" Le comportement
est l’adaptation rapide de l’animal
Exemples :
-
Les
capacités d’orientation de l’animal, surtout quand celui–ci a un terrier ou
quand il stocke des aliments dans des caches.
-
La
reconnaissance spécifique de son congénère et même la reconnaissance spécifique
individuelle d’un congénère qui lui est familier (communication)
2 études sont
alors intéressantes :
-
L’étude
d’espèces phylétiquement éloignées mais qui sont confrontées à un même problème
cognitif,
Exemple : Les abeilles et
les mammifères
Ce sont 2
espèces différentes qui ont toutes les 2 un nid qu’elles doivent retrouver.
-
L’étude
d’espèces phylétiquement très proches mais qui sont confrontées à des problèmes
cognitifs différents.
Exemple : Les mésanges
Certaines
espèces stockent leur nourriture, d’autres non.
-
L’approche « généraliste »
Pour ce
chapitre, on va surtout s’appuyer sur la théorie objectiviste.
Stimulus
déclencheur externe " Comportement
" Quelles sont
les composantes de ce stimulus les plus pertinentes à la réalisation du
comportement ?
L’exemple de la
caricature :
Pour qu’il y ait reconnaissance de la personne en question, l’artiste doit
accentuer les traits les plus caractéristiques et effacer des traits sans
intérêt.
Avec les
leurres, on va pouvoir faire ressortir les composantes pertinentes.
1er
exemple : L’épinoche à 3 épines .
Il s’agit d’un
petit poisson de rivière. Lors de la période de la reproduction, le mâle
construit un nid où la femelle va pondre. Il va ensuite féconder les œufs et
veiller dessus jusqu’à l’éclosion. Il délimite alors un territoire et son
ventre devient rouge (plus le territoire est grand, plus le rouge est vif)
Lorsqu’il défend
son territoire, il adopte une attitude agressive très particulière en
présentant son ventre rouge.
On présente
différents leurres devant le mâle défendant son territoire :
Formes des
leurres : |
|
|
|
|
|
Réaction du
mâle : |
Aucune |
Agressivité |
Aucune |
Agressivité |
Aucune |
" Le caractère
morphologique n’est pertinent ; par contre, la couleur du ventre l’est.
2ème exemple : Le goéland (Larus
argentatus) .
On étudie la
réaction de quémande des poussins lors de l’arrivée d’un des parents sur le
nid.
On utilise des
leurres de même forme avec un bec différentes couleurs :
Couleur : |
Efficacité par nombre de
quémandes : |
Rouge |
|
Jaune |
|
Bleu |
|
Noir |
|
Gris |
|
Blanc |
|
Vert |
Chez le Goéland,
on observe une tache sur le bec.
Couleur : |
Efficacité
par nombre de quémandes : |
Rouge |
|
Noir |
|
Bleu |
|
Blanc |
On utilise des
leurres avec un bec jaune et une tache de différentes couleurs :
3ème exemple : La quémande alimentaire
chez le merle (Turdus merula) .
On utilise des
leurres grossiers :
Tête
Corps
Queue
La réaction du
petit se fait en fonction du rapport de la taille des différentes parties.
4ème exemple : Le passereau .
On utilise un
leurre de silhouette ambivalente déclenchant une réaction de frayeur chez les
passereaux (gallinacés)
Déplacement Déplacement
Pas
de frayeur de la part des adultes, le leurre est considéré comme une oie
sauvage.
Frayeur
de la part des adultes, le leurre est considéré comme un épervier (rapace)
Les juvéniles
présentent une frayeur pour les 2 sens de déplacement du leurre.
" Il y a un
apprentissage très tôt de ce comportement en se calquant sur celui des parents.
5ème exemple : Le comportement prédateur
du crapaud .
Travaux d’Ewert :
On observe que
ce comportement se déroule en plusieurs étapes :
1)
Orientation de la tête
vers la proie,
2)
Déplacement orienté vers la proie,
3)
Fixation binoculaire,
4)
Éjection de la langue,
5)
Déglutition.
Il s’agit d’une
stéréotypie : un enchaînement de phase dont certaines se font « à
vide ».
" Quelles sont
les caractéristiques du stimulus proie déclenchant le comportement
prédateur ?
On utilise des
leurres en cartons carrés avec
De cette base,
on fabrique des leurres avec un paramètre variable :
Leurres :
de type A :
de type B : de type C :
de coté variable
Variables
Et on présent ces leurres à un crapaud
en les déplaçant tous dans le même sens :
Nombre d’orientations
de la tête par
minute
40
Leurre
A
30 (allongé parallèlement au sens de déplacement)
20 Leurre
C
10 Leurre
B
(allongé
perpendiculaire au sens de déplacement)
0
2,5
5 10 20 30
40 Taille du paramètre
variable
Le sens de
déplacement de la proie, sa vitesse ou sa couleur n’ont pas de différence.
" Si le déplacement se fait parallèlement au
sens de l’allongement, alors il s’agit d’une proie potentielle.
Si le déplacement se fait perpendiculairement
au sens de l’allongement, alors il ne s’agit pas d’une proie potentielle.
Il s’agit de la
mise en place du comportement.
v Introduction
:
Travaux de
l’éthologie du comportement :
Elle propose une
conception de l’ontogenèse comme étant « prédéterministe » :
À un temps T1 :
Le cerveau est à un état de maturation Entraînant un
comportement juvénile
M1 C1.
Programme génétique
À un temps T2 :
Le cerveau est à un état de maturation Entraînant un comportement
adulte
M2 C2.
Travaux du
néo–béhaviourisme :
Il propose
plutôt une conception de l’ontogenèse comme étant
« probabiliste » : la maturation nécessite des stimuli
extérieurs.
À un temps T1 :
Le cerveau est à un état de maturation Entraînant un
comportement juvénile
M1 C1.
Programme génétique
À un temps T2 :
Le cerveau est à un état de maturation Entraînant un
comportement adulte
M2 C2.
v Processus
d’empreintes :
Travaux d’Heinroth
sur les oiseaux.
Lorenz constate
que, dès la naissance, la couvée de cannetons suivait la mère (de même pour les
oies) Il a alors l’idée de se substituer à la mère en se présentant comme
modèle maternel. À l’age adulte, les de
sa couvée lui présentèrent des parades sexuelles.
Il a conclu
qu’il y a avait :
-
Un apprentissage précoce :
-
Des
caractères de survie,
-
De
la reconnaissance de ces congénères (caractère social),
-
De
la reconnaissance de son partenaire sexuel.
-
Une période critique :
" L’apprentissage
précoce ne peut se faire que pendant les premiers jours, voire les premières
heures.
-
Une irréversibilité :
Ce
concept est déjà connu durant le Premier Empire (Napoléon) avec le médecin Itard.
Un jour, on lui confie un enfant de 8–9 ans complètement sauvage. Cet enfant
ne présente aucun trouble auditif, mais toute tentative d’apprentissage à
parler est un échec.
" L’apprentissage
de la langue nécessite un contact social durant cette période critique.
1er
exemple : Les inséparables .
Travaux
de Dilger (1962) sur les oiseaux Agarponis, communément appelés
inséparables, et plus particulièrement l’espèce « à cou rose ».
La
femelle accepte de soigner des poussins d’Agarponis de Madagascar que s’il
s’agit de sa 1ère couvaison. Cette dernière va ensuite refuser ces
propres petits.
" La 1ère
couvaison apporte à la jeune femelle des repères sur la conformation et la
morphologie de sa descendance.
2ème exemple : Les hémichromis cichlodés .
Il s’agit d’un
petit poisson qui présente le même comportement que les inséparables.
" La 1ère
expérience est définitive pour déterminer la reconnaissance de sa descendance.
3ème exemple : Les fourmis
« esclavagistes » .
C’est le cas des
Fourmica sanguinéa. On trouve dans leur fourmilière des ouvrières de leur
espèce mais aussi un grand nombre d’ouvrières Fourmica fusca « esclaves »
qui s’occupent des œufs et des larves.
Il s’agit, là
encore, d’un phénomène du à un phénomène d’empreinte.
Les Fourmica
sanguinéa font régulièrement des raids dans les nids de Fourmica fusca et
volent une partie de la nichée (larves)
À l’éclosion de
ces larves, elles présentent des larves de leur espèce. Les Fourmica fusca vont
alors accepter ces larves et vont s’en occuper. Par contre, si la fourmi fusca
a déjà connu des larves de sa propre espèce, elle ira détruire les larves de
l’espèce étrangère.
La période
critique est maintenant appelée période sensible : on sait qu’il existe
une certaine relativité quant à l’irréversibilité.
4ème exemple : Les pinsons .
Ce sont des
oiseaux dits chanteurs (tous les espèces d’oiseaux ne chantent pas)
Ici, il n’y a
néanmoins que le mâle qui chante.
À l’éclosion, le
juvénile présente un gazouillis appelé « chirp ».
Du printemps de
l’éclosion à l’hivers, il va développer un « pré–chant » et au 2ème
printemps il acquérra le chant adulte.
Ce chant adulte
est caractérisé par une fioriture finale : une très forte accentuation sur
les dernières notes (il y met la paquet)
Lors de
l’expérience, on élève des juvéniles dans 2 situations :
-
Soit
ils sont isolés socialement (ils ne peuvent pas entendre les
adultes) :
(Soit à la phase
« chirp », soit au pré–chant)
" Il existe un
rythme mais les sons sont monotones.
" Si on passe un
enregistrement des oiseaux locaux (ils ne peuvent pas les voir), les juvéniles
essaient de calquer leur chant mais ils n’arrivent pas à le reproduire à
l’identique.
-
Soit
ils sont « abasourdis » : ils ne peuvent s’entendre.
Remarque : Dans
les mêmes conditions, une autre espèce sera capable d’un rythme accompagné de
quelques variations de notes.
Et avec l’enregistrement, ces juvéniles font une meilleure
reproduction du chant.
" Le contact social est moins important.
Selon les
espèces, la période sensible est plus ou moins bornée et plus ou moins large.
v Compréhension
du monde sensoriel où vit l’animal : « Umwelt » :
Il faut éviter
l’erreur d’anthropomorphisme de croire que l’animal perçoit la même chose que
nous.
Les humains et
certains autres primates :
On vit
dans :
-
Un
monde visuel très important,
-
Un
monde auditif important mais limité (de 1 000 à 2 500 Hertz) On est
nul dans les ultrasons et les infrasons,
-
Et
un monde olfactif largement inférieur (mais pas non plus nul)
On présente donc
des difficultés à concevoir une partie du monde sensoriel de l’animal comme la
communication par décharge électrique et la visualisation du plan de
polarisation de la lumière.
Pour étudier ce
monde, il faut se pencher sur la physiologie sensorielle (neurones) et utiliser
des techniques comportementales avec un apprentissage discriminatif.
Exemple
d’apprentissage discriminatif :
On soumet
l’animal à un son à 1 000 Hertz puis on passe à 1 100 Hertz. On
observe alors si l’animal réagit au changement et arrive à discriminer les 2
sons.
Exemple : Le poulpe .
On lui propose successivement un objet vertical
et un objet horizontal accompagné d’une friandise :
Le poulpe réagit
au changement d’objet en faisant le lien friandise – forme horizontale plutôt
que verticale.
" Il distingue
bien les 2 formes.
Si les deux
objets sont en diagonale :
Il ne fait pas
de lien entre la friandise et une forme particulière.
" Il ne distingue
pas la différence de ces 2 objets.
v Comprendre
quelles sont les zones du cerveau qui contrôlent et pilotent un comportement :
Étudier les relations
entre le cerveau et un comportement donné concerne la neuro–éthologie.
v Étude
du terrain endocrinien (hormones) :
Exemple des
espèces d’oiseaux chanteurs (appelés oscines) :
Chez beaucoup
d’espèces, seul le mâle chante.
" On peut
supposer qu’il y a un mécanisme endocrinien derrière.
1er exemple : Le moineau swamp .
Travaux de
Marker.
Avec l’âge, le
moineau mâle développe son chant. Ce développement est découpé
(artificiellement) en 7 stades : le stade 7 correspond à l’état le plus
jeune et le stade 1 à l’état le plus mature (il est généralement atteint à
partir de 360 – 370 jours)
Si on castre
l’oiseau, celui–ci ne produit plus de testostérone. Autour de 360 jours,
l’animal reste bloqué à des stades primitifs et n’atteint jamais le stade 1.
Si on castre un
juvénile, il stagne aussi dans des stades primitifs (le stade 4 est rarement
atteint) À partir de 360 jours, on ajoute de la testostérone et on maintient ce
traitement endocrinien.
" Le moineau
arrive à un chant de stade 1.
Par contre, si
on arrête le traitement, le chant régresse.
Il existe ainsi
de nombreux exemples dont le comportement des vertébrés est plus ou moins sous
la dépendance du terrain endocrinien.
Il existe
plusieurs niveaux de dépendance dont les facteurs sont :
-
Le degré d’évolution du groupe des vertébrés :
Les
vertébrés inférieurs, comme les poissons, présente une perte totale de leur
comportement à défaut d’hormones.
Les
vertébrés supérieurs (oiseaux et mammifères) présentent beaucoup moins de
dépendance.
-
L’expérience antérieure :
Un
rat expérimenté sexuellement et castré va conserver son comportement.
Autre exemple : Le comportement
parental.
Dès que l’oiseau
femelle commence à couver, elle subit un bouleversement hormonal.
2ème exemple : La tourterelle .
Travaux de
Lehrman.
En dehors le
leur période de reproduction, les oiseaux sont soit isolés, soit mis en couple
femelle–femelle ou mâle–mâle (pour ne pas être interférés)
Ils sont mis
dans une cage avec un nid et 2 œufs et sont soumis à un traitement hormonal. On
observe le pourcentage de couvaison dans les 3 Heures :
|
Avec un
traitement de progestérone : |
Avec un
traitement de prolactine : |
Oiseau
isolé : |
10 /40 |
1 /40 |
Oiseau en
couple : |
27 /40 |
16 /40 |
Les hormones
sont importantes dans le comportement ; mais pour qu’elles soient
efficaces, il faut un environnement social.
Il existe
d’autres molécules pilotant un comportement que les hormones : les
phéromones. Ce sont toutes les deux des substances chimiques spécifiques à la
différence que les hormones sont libérées dans le sang et les phéromones sont
libérées dans à l’extérieur.
Les phéromones
participent à la communication chimique.
Exemple : Délimitation du
territoire par un mammifère :
Le marquage se
fait par des phéromones sécrétées par des glandes lors de frottements et
libérées dans l’urine et les fecès.
v Processus
de communication :
Le comportement
n’est pas forcément effectué par un individu isolé socialement mais peut
s’enregistrer au sein d’autres animaux (dont ses congénères)
L’individu rentre
alors dans des processus de communication.
Émetteur Récepteur
Signal
de communication
Réponse
physiologique
Exemple : Les parades sexuelles .
Travaux de Krebs
sur les mésanges, plus particulièrement sur les mâles et leur comportement de
territoire.
On enlève des
mâles résidants sur des territoires et observe le temps qu’il faut pour que ces
territoires vacants soient à nouveau occupés par un autre mâle.
Témoin (aucune
stimulation sonore) |
3 heures |
Passage d’une
bande sonore de chant
« simple » |
12 heures |
Passage d’une
bande sonore de chant
« élaboré » |
30 heures |
Le chant du mâle
est utilisé pour la défense du territoire.
Le gros problème
du comportement dans le cadre d’un suivi évolutif est qu’il ne laisse très peu,
voire pas du tout, de traces fossiles.
Ce suivi est
valable à l’intérieur d’un groupe d’individus et pour la
« spéciation » d’une espèce par rapport à ses comportements.
1er exemple : Le comportement de parades
sexuelles chez Hilaria sartor .
Il s’agit d’une
mouche. Le mâle construit une boule de soie vide et la porte en volant pour
attirer les femelles.
Celles–ci vont
se poser sur le cocon et le mâle va effectuer des palpations antennaires pour
tenter la copulation.
Travaux de
Kessel.
Les espèces
Hilaria sont subdivisées en 8 groupes permettant de dessiner une évolution du
comportement par une différenciation du comportement sexuel lors de la
spéciation.
Groupe 1 |
Espèce
d’Hilaria carnivore |
Pas de
formation d’essaim de mâles. Pas d’offrande
à la femelle. |
Groupe 2 |
Idem |
Capture d’une
proie consommée
par le mâle juste avant la période d’accouplement. Toujours pas
d’offrande à la femelle. |
Groupe 3 |
Idem |
Capture d’une
proie non consommée. Offrande de cette
proie à la femelle. |
Groupe 4 |
Idem |
Capture d’une proie non consommée et enveloppée dans un début de cocon de soie. Offrande de
cette proie à la femelle. |
Groupe 5 |
Idem |
Capture et enveloppement dans un vrai cocon de soie d’une proie non consommée. Offrande de
cette proie à la femelle. |
Groupe 6 |
Idem |
Capture et enveloppement dans un vrai cocon de soie
d’une proie partiellement consommée (succion du plasma et de l’intérieur) Offrande de
cette proie (moins intéressante) à la femelle. |
Groupe 7 |
Espèce
d’Hilaria fructivore |
Le mâle trouve
un reste de cadavre d’insecte qu’il enveloppe dans un cocon de soie. Offrande à la
femelle. |
Groupe 8 |
Idem |
Formation d’un
cocon vide. Offrande à la
femelle. |
L’avantage des
insectes est qu’il se crée régulièrement de nouvelles espèces, développant alors
des différences comportementales avec les espèces parentes.
2ème exemple : Le comportement du chant
des oiseaux .
Territoire
Territoire
A Atténuation
et B
diffraction
Chant a du signal Chant a’
Exemple des
Étourneaux :
Il s’agit d’une
espèce européenne importée en Australie en 1860 par les Colons anglais.
Lorsque l’on
compare leur chant actuel avec celui de leurs compères européens, on observe de
nettes différences au niveau de l’émission sonore. Celles–ci sont dues à une
différence de contraintes des végétations.
Autre
exemple :
Une autre espèce
d’oiseaux a été introduite au Maroc. La descendance de ces individus ne
reconnaît même plus le chant de leurs cousins européens.