Structure et fonctions des autres
compartiments et organites des cellules eucaryotes
Protéogénèse et structures
impliquées dans l’adressage et le transport des protéines
v Les
mécanismes de la protéogénèse (= traduction) :
Ø Les bases de la traduction :
La traduction
des ARNm est l’étape ultime de l’expression des gènes et la 1ère
étape dans la synthèse d’une protéine fonctionnelle.
-
Configuration
tridimensionnelle
-
Modification protéine
fonctionnelle
-
Adressage
-
Transport
destination finale
Ø Les éléments mis en jeu :
-
Matrice d’ARNm (ARN
matriciel) : lecture dans le sens
-
Protéine : synthèse à
partir de leur extrémité N-terminale
-
Chaque acide aminé est codé par
une série de 3 bases (codon) de la matrice
d’ARNm
-
Conservation du processus de
traduction au cours de l’évolution
®
traduction des ARNm par les ribosomes et les ARNt
§ Les ARNt :
Ce
sont des adaptateurs qui permettent l’alignement des différents acides aminés
avec leur codon respectifs.
Un acide
aminé correspond une population spécifique d’ANRt.
Ils
diffèrent par leur séquence mais ont une structure commune (cf. p1)
§ Les ribosomes :
C’est le
site de la protéogénèse. Ils décryptent l’ARNm et assemblent les
acides aminés. Il y a un nombre élevé de ribosomes par cellule.
Exemples :
-
20 000 chez E. coli (25% de la
matière sèche)
-
10 millions par cellule de
mammifère
Procaryote /
Eucaryote : la taille est différente mais la structure reste similaire.
Ribosome |
Les 2 sous unités
|
ARNr
(60%) |
Protéines
(40%) |
Taille
(en nm) |
Procaryote
(70 S) |
50
S 30S |
25 S et 5 S
16
S |
34 21 |
29
* 21 |
Eucaryote (80
S) |
60
S 40
S |
28
S et 5.8 S et 5S 18
S |
45 30 |
32
* 22 |
S = unité de
coefficient de sédimentation par ultracentrifugation
-
La structure secondaire est
caractéristique des ARNt par complémentarité des paires de bases.
-
En association avec les
protéines dites ribosomales, les ARNt se replient et épousent ainsi
des structures tridimensionnelles distinctes (cf. p1)
Les ARNt
ne jouent pas qu’un rôle structural en constituant le squelette des ribosomes
sur lequel se fixent les protéines ribosomales ; ils possèdent aussi une
activité catalytique.
Exemple :
activité peptidyl-transférase de l’ARN 28 S de la grosse sous unité du ribosome
eucaryotique.
§ Les ARNm :
Organisation et initiation de la traduction :
·
Similitudes entre les
procaryotes et les eucaryotes :
-
La traduction débute à des sites d’initiation spécifiques localisés à
l’extrémité
-
Les extrémités
·
Des différences subsistent
entre les 2 phylums :
¨
ARNm
procaryotique = ARNm polycistronique
= un ARNm
code pour de multiples protéines synthétisées indépendamment à partir de
plusieurs sites d’initiation.
Codon séquence
d’initiation de Shine-Dolgarno
(signal
de reconnaissance par le ribosome)
¨
ARNm
eucaryotique = ARNm monocistronique
= un ARNm
ne code que pour une seule protéine.
7méthyl- Codon
-guanosine d’initiation
¨
Autres
différences : la structure des ARNm et la traduction :
-
Début de la traduction (premier
acide aminé) :
Pro :
résidu méthionine modifié (N-formylméthionine)
Eu :
méthionine (codon d’initiation AUG)
-
Les séquences signal sont
spécifiquement reconnues par les ribosomes :
Pro :
séquence Shine-Dolgarno, situé juste en amont du codon d’initiation.
Elle permet
ainsi l’alignement entre le ribosome et l’ARNm par complémentarité
des paires de bases.
Eu : coiffe
Ø Les mécanismes de
-
initiation
-
élongation
-
terminaison
Des
protéines non ribosomales, dites facteurs de
traduction, sont requises pour chacune de ces étapes.
§ Etape
d’initiation chez les eucaryotes : (cf. p2a)
= formation d’un complexe d’initiation qui s’est
formé par le rapprochement des 3 éléments de la traduction : les sous
unités ribosomales, l’ARNm et l’ARNINITIATEUR.
-
intervention d’au moins 10
facteurs d’initiation EIF (Eucaryote Initiation Factor)
(3
uniquement chez les procaryotes : IF1, IF2 et IF3)
§ Etape
d’élongation : (cf. p2b)
En plus du
site d’accrochage à l’ARNm, le ribosome présente 2 sites de fixation
à des ARNt ; l’un désigné par le site P (peptidyl), l’autre par
la lettre A (amino-acyl)
§ Etape de
terminaison : (cf. p2c)
La cellule
ne possédant pas d’ARNt ayant l’anticodon complémentaire au codon
STOP, dits également codon de terminaison de la traduction.
Ces codons
sont spécifiquement reconnus par des facteurs de
libération (ou de relargage)
-
Codon STOP : UAA ;
UAG ; UGA
v Les
structures impliquées dans l’adressage et le transport intracellulaire des
protéines dans les cellules eucaryotes :
Il existe 2
types de ribosomes.
Ribosomes
libres Ribosomes
associés
dans le
cytosol à
la membrane du R.E.R
Mitochondrie,
plaste, R.E,
Golgi, Lysosome,
Peroxysome. Membrane
plasmique.
(les
mitochondries et les plastes ont leur propre ADN mais ne produisent qu’une
partie de leurs protéines)
C’est le
génome nucléaire (noyau) qui contribue à la synthèse de ces protéines.
Ø
Structure de fonction du réticulum endoplasmique :
C’est
l’organite le plus répandu dans les cellules animales. (40% des membranes d’un
eucaryote et 10% de l’espace interne d’une cellule animale)
Il y a une
connexion entre l’enveloppe nucléaire et la membrane du R.E (transfert direct
de matériel)
§ Son rôle dans la
sécrétion extracellulaire des protéines :
1960 :
fonction démontrée pour la 1ère fois dans les cellules
procaryotiques spécialisées dans la synthèse de protéines à action digestive.
® Technique du Pulse – Chase.
Les cellules
du pancréas sont marquées avec un acide aminé radioactif (leucine traitée au 3H)
pour étudier la voie de biosynthèse et de transport intracellulaire des
protéines sécrétées. (cf. p1)
-
Voie
générale de sécrétion constitutive dans toutes
les cellules eucaryotes :
R.E.R Des
protéines demeurent cependant dans le R.E.R
L’entrée des protéines ou dans
l’appareil de Golgi pour y jouer une fonction
dans le R.E.R est une étape Golgi précise.
intracellulaire des protéines dans Vésicules trans-golgiennes
les cellules eucaryotes.
Lysosome Extérieur
de la cellule
Membrane
plasmique
Ces
protéines sont soit transférées dans le lumen du R.E.R (protéines
solubles) ; soit intégrées dans la membrane du R.E.R (protéines
membranaires)
-
Voie
de sécrétion régulée par des stimuli (cellules
spécialisées)
§ Mécanismes de
transfert des protéines dans le lumen : (cf. p3)
·
Etape 1 :
Initiation de la synthèse protéique dans le cytosol sur un ribosome libre. Le
polypeptide est adressé spécifiquement au R.E.R de par l’existence dans sa
région N-terminale d’une séquence particulière (»
22 acides aminés) : le peptide signal.
Celui-ci est spécifiquement reconnu par un complexe protéique cytosolique (6
polypeptides + 1 ARN 7 S) : le SRP (Signal Recognition Particule)
·
Etape 2 :
Interruption momentanée de la synthèse protéique. Le complexe ribosome – SRP se
fixe à un récepteur spécifique de
·
Etape 3 :
Insertion du peptide signal dans le canal du complexe de transfert. La synthèse
protéique est réamorcée. La protéine en cours de synthèse ainsi transportée à
travers la membrane en direction du lumen du R.E.R.
·
Etape 4 :
Une fois la traduction achevée, le peptide signal est clivé par l’action d’une peptidase signal. La protéine est ainsi transférée
dans le lumen et pourra y être modifiée et dirigée vers l’appareil de Golgi.
§ Mécanismes
d’insertion des protéines dans la membrane du R.E.R :
(cf. p4)
Les
protéines destinées à être ancrées dans la membrane de Golgi, des lysosomes ou
dans la membrane plasmique, sont initialement ancrées dans la membrane du
R.E.R ; puis suivent la voie de la sécrétion constitutive. Elles sont
ainsi transportées au sein des membranes (mosaïque fluide) en tant que
constituants membranaires.
·
Les différents modes
d’insertion :
C
N
C mode d’insertion le plus fréquent N
Cytosol
R.E.R
N C N Boucle (plusieurs C
(un seul point d’ancrage) luminale points d’ancrage)
séquence hydrophobe (hélice a de 20 à 26 acides
aminés)
L’orientation
topographique est conservée au cours du transfert : l’extrémité présentée
au lumen de R.E.R sera la même pour les lumens du Golgi, des vésicules et de la
membrane de la cellule.
·
Etape 1 :
Adressage de la protéine, fixation de
·
Etape 2 :
Le ribosome se fixe sur le translocon. Au cours de la synthèse, le polypeptide
traverse la membrane du R.E.R par le canal du translocon. Le peptide signal
demeure dans le canal, d’où la formation d’une boucle
luminale dans la séquence polypeptidique.
·
Etape 3 :
Au cours de son transfert, la protéine s’ancre à la membrane du R.E.R dans la
région médiane hydrophobe néo-synthétisée correspondant à une ou plusieurs
hélices a
dites séquences STOP de transfert. Cet
ancrage interrompt momentanément le transfert de la protéine mais la synthèse
est maintenue.
·
Etape 4 :
Poursuite de la synthèse protéique sur le ribosome libéré par le translocon. Le
peptide signal est clivé par une peptidase signal.
La synthèse de l’extrémité C-terminale de la protéine se poursuit alors dans le
cytosol. Une fois la synthèse terminée, le complexe
de traduction se désagrège.
§ Modifications et
repliement des protéines dans le R.E.R :
-
Formation de ponts disulfures
-
Glycosylation des protéines
-
Addition de résidus
glycolipidiques
-
Assemblage des polypeptides
-
Repliement des protéines
Selon les
protéines, ces modifications se font soit au cours de leur transfert à travers
la membrane du R.E.R ; soit dans le lumen, une fois le transfert terminé.
·
Formation de ponts disulfures (repliement et association de
sous-unités) :
Contrairement
au cytosol qui est un milieu réducteur (résidus Cystéine maintenus dans leur
état SH), le lumen du R.E.R est un milieu oxydant donc favorable à la formation
de ponts disulfures S – S (oxydants)
Une protéine
catalytique,
Polypeptide
– SH
– SH Oxydation
– SH facilitée
par – S - - - -
S –
–
SH
·
Glycosylation des protéines
dans le lumen : (cf. p5)
¨
Etape
1 : Une enzyme luminale appelée Olygosacchryl transférase assure la fixation d’une
ou plusieurs oligosaccharides de 14 résidus
glucidiques (2 N-acétylglucosamines ;
9 Mannoses ; 3
Glucoses) sur un ou plusieurs résidus
Asparagine (Asn) d’une protéine en
cours de synthèse et de transfert dans le lumen.
L’oligosaccharide
est synthétisée au préalable dans le lumen sur un acide gras insaturé
intra-membranaire à longue chaîne carbonée : le dolichol.
¨
Etapes
2 et 3 : En bilan, 4 résidus
glucidiques sont éliminés (3 glucoses et 1 Mannose) par l’action d’enzymes
luminales du R.E.R appelées glycosidases (glucosidase et mannosidase)
On obtient des glycoprotéines à 10 résidus dont 8 mannoses.
Les
protéines produites sont donc très riches en mannose.
La
glycosylation des protéines est :
-
une propriété spécifique des
cellules eucaryotes (pas de R.E chez les procaryotes),
-
à l’origine d’un adressage
spécifique des protéines vers les différents compartiments,
-
un élément d’activation ou
d’inactivation de certaines protéines enzymatiques
-
et peut être encore modifiée
dans l’appareil de Golgi.
·
Addition de résidus
glycolipidiques : (cf. p5)
Cette
modification concerne les protéines membranaires du R.E.R fixées sur la face
luminale de la membrane et destinées à être adressées spécifiquement à la
membrane plasmique de la cellule (insertion)
Coté
luminal, ces protéines sont ancrées à la membrane sur un transporteur
membranaire, l’inositol, par l’intermédiaire
d’un groupement glycolipidique fixé à l’extrémité C-terminale du polypeptide
(synthèse et transfert achevés) : l’ancre GPI
(ancre Glycosyl-Phosphatidyl Inositol)
L’orientation
topographique est conservée ; l’exposition finale est à l’extérieur de la
cellule.
·
Le repliement des protéines
(« Folding ») :
De
nombreuses protéines acquirent leur conformation tridimensionnelle dans le
lumen du R.E.R.
Etape 1 et 2 :
Le repliement (ou folding) se fait en cours de transfert et de la synthèse de
la protéine par une intervention de plusieurs protéines chaperonnes (solubles
ou membranaires) dont une protéine soluble majeure du lumen :
§ Le réticulum
endoplasmique lisse, organisation et fonction :
Structure :
prolongement du R.E.R, c’est un réseau de tubules interconnectés avec une
absence de ribosomes et de citerne.
·
4 fonctions principales :
-
Production et transfert des
lipides membranaires : phospholipides, glycolipides et cholestérol.
®
R.E.L très développé dans les cellules hépatiques et intestinales.
-
Métabolisation du cholestérol
en hormones stéroïdes.
®
R.E.L très développé dans les cellules glandulaires (testicules, ovaires et dans
les cellules nerveuses)
-
Détoxication des drogues
(alcool) et médicaments.
®
R.E.L très développé dans les cellules hépatiques.
-
Stockage de calcium dans les cellules
musculaires squelettiques.
®
R.E.L = R sarcoplasmique (libération de Ca2+ avec la contraction)
Ø Organisation et fonctions de l’appareil de Golgi (ou
Dictyosome) :
§ Organisation
(association ou empilement de saccules) :
Cet organite
porte le nom du praticien et chercheur italien Camillo Golgi pour sa
contribution incontournable dans l’étude de l’organisation structurale des
cellules nerveuses en microscopie photonique : mise en évidence d’un
« appareil réticulum interne » (R.E + dictyosome)par une nouvelle
technique de coloration de ces cellules au nitrate d’argent (réaction noire)
Publication de 1898 contestée jusqu’à l’essor de la microscopie électronique à
transmission en 1950. Il reçoit le prix Nobel de médecine et de physiologie en
1906.
Vue en microscopie électronique à
transmission :
Vésicules
trans-golgiennes
Face Trans = TGN (Trans Golgi Network)
Golgi vésicule saccule
Face Cis de transfert médian
= CGN (Cis Golgi Network)
R.E.R
Ribosome
Membrane du R.E
Lumen
du R.E
Enveloppe nucléaire Noyau
-
La face Cis, orientée vers le
R.E, communique étroitement avec lui par l’intermédiaire de vésicules de
transport (bourgeonnement)
-
La face Trans, orientée vers la
membrane de la cellule, bourgeonne formant des vésicules de transport ou
trans-golgiennes. On parle de « plate-forme de bourgeonnement » qui
est à l’origine d’un véritable trafic vésiculaire au sein de la cellule.
L’appareil
de Golgi est donc composé de sac aplatis et empilés appelés saccules ou
citerne.
Des
vésicules de transport bourgeonnent également des saccules médians.
§ Les fonctions de
l’appareil de Golgi :
-
Il réceptionne les protéines et
les lipides produits dans le R.E par la face Cis via des vésicules de
transfert.
-
Il modifie ces composés pour
les exploiter ensuite par sa face Trans vers leur destination finale (lysosome,
membrane plasmique, endosome, etc.)
-
Cas des cellules
végétales : l'appareil de Golgi est le site de production d’une grande
partie des polysaccharides de la paroi (pectine et hémicellulose)
·
Le trafic vésiculaire : (cf. p6)
¨
Etape
1 : Les protéines et les lipides sont
exportés du R.E vers le CGN dans des vésicules de transport tapissées coté
cytosolique d’un manteau protéique appelé coatomère.
Ces vésicules, dites vésicules COP, se
forment par bourgeonnement du R.E, puis fusionnent avec le CGN après avoir
perdu leur manteau protéique (= vésicule déshabillée ou dénudée ou nue) Les
protéines COP sont recyclées par le R.E. Même les protéines utiles au R.E sont
exportées vers le CGN. Elles portent néanmoins à leur extrémité C-terminale une
séquence d’acides aminés reconnus spécifiquement par les récepteurs
membranaires du CGN, qui réexpédie alors ces protéines vers le R.E par le biais
d’autres vésicules COP, dites de recyclage.
® Voie de recyclage.
¨
Etape
2 : Les protéines non recyclées vers le
R.E sont transportées dans les saccules médians de l'appareil de Golgi par des
vésicules du type COP du CGN. La région médiane constitue une région très
active dans la modification des protéines. D’autres vésicules COP assurent
ensuite le transfert des protéines modifiées, des lipides et des
polysaccharides en direction du TGN où se déroulent les étapes ultimes de
modifications des protéines.
¨
Etape
3 : Le TGN est ainsi un centre
d’adressage et de distribution. Il dirige le trafic vésiculaire en direction
des lysosomes, des endosomes, de la membrane plasmique et de l’extérieur de la
cellule. Différents types de vésicules y bourgeonnent :
- des vésicules COP, actives dans la voie de sécrétion constitutive ;
-
des vésicules à
clathrines : adressage au lysosome, aux endosomes, à la membrane plasmique
(intégration), active la voie de sécrétion régulée.
·
La glycosylation des protéines
dans l'appareil de Golgi :
L'appareil
de Golgi fonctionne en grande partie comme une usine de modification des
protéines importées du R.E pour les adresser ultérieurement vers les différents
organites.
¨
Modifications
importantes du groupement glucidique suite à
différentes réactions catalysées par diverses glycosyl-transférases
et glycosidases. On obtient une panoplie de glycoprotéines complexes adressées ensuite
spécifiquement à la membrane (sécrétion ou intégration par les vésicules COP ou
à clathrines)
¨
Modifications
nettement moins importantes du groupement glucidique
qui se résume à une phosphorylation d’un
résidu mannose par l’action d’une kinase
(nécessité d’ATP)
On
obtient l’étiquette : Mannose 6-phosphate.
Les glycoprotéines sont riches en
mannose. L’étiquette M6-p adresse spécifiquement ces glycoprotéines aux
lysosomes par les vésicules à clathrines : glycoprotéines
lysosomales.
§ Les vésicules à
clathrines : (cf. p7)
Elles ont un
rôle spécifique dans l’adressage des molécules vers la membrane plasmique, les
lysosomes et endosomes.
¨
La
reconnaissance spécifique entre les
glycoprotéines lysosomales et les vésicules à clathrines est basée sur la
fixation des résidus Mannose 6-phosphate qui sont des récepteurs membranaires
regroupés dans des régions particulières du TGN.
¨
Ces
régions du TGN sont tapissées du coté
cytosolique d’un revêtement constitué de 2 types de protéines : adaptine et clathrines.
La fixation des clathrines à la membrane du TGN est assurée par les adaptines
sur qui sont elles-mêmes liées à l’extérieur cytosolique à des récepteurs M
6-p. Les clathrines s’associent en une structure de
filet de basket qui déforme la membrane du TGN et conduit au
bourgeonnement de vésicules à clathrines qui porte ainsi les complexes
récepteurs glycoprotéines lysosomales.
Vésicules à
clathrines = vésicules à hydrolases (enzymes hydrolytiques) qui joueront un rôle dans la
formation des lysosomes.
Ø Structure et fonctions des endosomes et des lysosomes :
Le
compartiment endosomal et lysosomal s’associent pour constituer une machine
efficace dans la destruction des déchets.
§ Le compartiment
endosomal
-
Fonction :
trier, transporter et transformer les molécules prélevées par endocytose.
fusion
Vacuole
d’exocytose Vacuole d’endocytose
Endosome précoce Endosome précoce de tri
de recyclage
Corps
multivésiculaire
+ fragment de membrane intracellulaire
Vésicules à
Hydrolases Endosome tardif
(issues du TGN) Lysosome
·
Endosome précoce de tri :
-
Structure
tubulo-vésiculaire située à la périphérie de la cellule à proximité de la
membrane plasmique.
-
Origine :
fusion de vacuole d’endocytose (revêtement de clathrine)
-
Propriété :
le lumen a un pH de 6,2 et un diamètre de 60 nm.
-
Fonction :
tri des molécules qui doivent être recyclées des autres qui pourront être
transformées.
·
Endosome précoce
recyclage :
-
Structure :
réseau de tubules situé à la périphérie de la cellule à proximité de la membrane
plasmique.
-
Origine :
endosome de tri.
-
Propriété :
le lumen a un pH de 6,2 et un diamètre de 60 nm.
-
Fonction :
recyclage des molécules vers la membrane plasmique cellulaire par le biais de
vacuole d’exocytose (revêtement de clathrine)
·
Vésicule endosomale de
transfert = corps multivésiculaire :
-
Origine :
involution (vésiculation) de la membrane d’endosome précoce.
-
Propriétés :
diamètre de 200 – 400 nm ;
revêtement COP ;
pHINTERNE = 6,5 ;
répartition dans tout le cytosol ;
renferme de nombreuses vésicules.
·
Endosome tardif =
pré-lysosome :
-
Structure
réticulo-membranaire. Il reçoit le contenu des endosomes précoces suite à leur
fusion avec le corps multivésiculaire : il contient ainsi une grande
quantité de membrane.
-
Propriétés : distribution autours du noyau ;
diamètre
de 50 nm ;
pHINTERNE = 5,5.
Les
endosomes tardifs sont à l’origine de certains lysosomes par fusion avec des
vésicules à hydrolases issues du TGN qui vont y déverser leur contenu riche en
enzymes hydrolytiques (hydrolases)
Ces enzymes
digèrent le contenu initial des endosomes tardifs. Ces derniers deviennent des
lysosomes à part entière
(= vacuoles
de 100 – 500 nm de diamètre ; pHINTERNE = 4,5 – 4,5 ;
riche en hydrolases)
§ Le compartiment
lysosomal :
·
Historique et
organisation :
Les lysosomes,
comme les peroxysomes, ont été identifiés suite à la mise au point de
techniques cyto-enzymatiques visant à repérer en MET la localisation
intracellulaire de certaines enzymes telles que les phosphatases acides et les
peroxydases.
A
noter : les travaux d’André Claude et de ses élèves Christian
Deduve et G.E Palade sur
l’identification biochimique puis morphologique des lysosomes et des
peroxysomes.
®
Techniques de fractionnement cellulaire : répartition des organites par
ultracentrifugation.
Leur taille
va jusqu’à 500 nm ; elle dépend étroitement des composés qu’ils ont
absorbés. Leur morphologie dépend donc de la cellule. Mais leur fonction est
commune : dégradation de matériels cellulaires
(enzymes hydrolytiques)
·
Fonction : les hydrolases
acides lysosomales :
Ils jouent
un rôle majeur dans les cellules animales. Absents dans les cellules végétales,
ils sont substitués par une ou plusieurs vacuoles majeures.
La fonction
principale des lysosomes est de constituer « le
cœur » du système digestif de la cellule animale.
-
Ils servent à la fois à la
dégradation de matériels extracellulaires absorbés et à la digestion de
composés et structures propres à la cellule devenus inutiles.
-
Ils contiennent environ 50
enzymes hydrolytiques différentes et sont capables d’hydrolyser les protéines,
de l’ADN, des ARN, des glucides, des lipides, etc.
- Toutes les enzymes
ATP lysosomales sont des
hydrolases. Elles sont très
actives à pH = 5. Leur
H+ développement dans le
cytosol entraîne la mort
cellulaire.
ADP + Pi
-
Le pH acide des lysosomes est
maintenu par le fonctionnement de pompes à protons
en grand nombre sur la membrane. Ces pompes assurent le transfert de protons du
cytosol dans le lumen des lysosomes, et ce contre le gradient de protons
existant : nécessité d’énergie sous forme d’ATP.
-
Le dysfonctionnement ou la
déficience d’une enzyme lysosomale revêt un caractère pathologique ; les
maladies lysosomales ont une origine congénitale (mutation accidentelle d’un
gène codant pour une glycoprotéine lysosomale)
®
maladie de surcharge (lysosome surchargé de déchets non éliminés)
·
Origine des lysosomes :
Ils dérivent
de la fusion de vésicules à hydrolases issues du TGN avec :
-
soit des endosomes tardifs (ou
pré-lysosomes) ;
-
soit des vacuoles de
phagocytose, dites hétérophagiques ;
-
soit des vacuoles
autophagiques.
¨
Hétérophagie : ingestion ou internalisation
de particules plus ou moins grosses par endocytose ou phagocytose.
La
phagocytose joue un rôle majeur dans :
-
la nutrition cellulaire (procaryotes) ;
-
l’élimination
des organismes infectieux organismes
-
et l’élimination des cellules
mortes pluricellulaires
Exemple : les macrophages (globules blancs) : élimination de 1011
globules rouges par jour dans la rate et le foie.
¨
Autophagie :
mécanisme peu sélectif et élimination des organistes.
Rôle
important dans :
-
le TURN OVER des organites (=
renouvellement) ;
-
la différenciation
cellulaire ;
-
la nutrition cellulaire lors
d’un jeûne.
Exemple : les
cellules hépatiques : destruction d’une mitochondrie toutes les 15 min.
Le stock de
mitochondries est renouvelé une fois tous les 10 jours (½ vie)
Phagocytose Autophagie
Membrane Lame du R.E.L
Plasmique bactérie
Mitochondrie
vacuole
hétérophagique
=
phagosome. Vacuole autophagique
= autophagosome
vésicules à
hydrolases
les hydrolases digèrent
la membrane interne et non
Phagolysosome Autophagosome la membrane externe.
= hétérolysosome. = Autolysosome. Pourquoi ?
·
Le devenir des lysosomes :
-
La plus part des molécules
simples produites au cours de la dégradation
hydrolytique (acides aminés, oses, etc.) sortent dans le cytosol et servent
à la nutrition de la cellule.
-
Les lysosomes âgés accumulent
les restes de matériels non hydrolysables et constituent les corps résiduels. L’activité des hydrolases y est
devenue très faible, voire nulle. Ils sont détruits avec la cellule.
-
Dans le cas des neurones
(cellules non renouvelables), les corps résiduels augmentent en taille et en
nombre avec l’age de ces cellules.
-
Certaines cellules spécialisées
sont capables d’exocyter le contenu actif de leur lysosome : cette
exocytose permet aux phagocytes (macrophages et polynucléaires) de détruire
dans le milieu extracellulaire du matériel trop volumineux à phagocyter (= phagocytose
frustrée)
structure des organites impliqués
dans le métabolisme bioénergétique
Le
métabolisme bioénergétique a pour fonction de produire de l’énergie chimique
sous forme d’ATP.
Les
organites mis en jeu sont :
-
Les mitochondries,
présentes dans toutes les cellules eucaryotes, animales et végétales. Elles
produisent de l’ATP en aérobie à partir du catabolisme
oxydatif des glucides, des lipides ou des acides aminés.
®
Métabolisme respiratoire.
-
Les chloroplastes,
présents uniquement dans les cellules végétales. Ils convertissent l’énergie
lumineuse en énergie chimique (ATP)
®
Photochimie.
L’ATP est
utile à la croissance cellulaire, à la synthèse de nombreux composés (anabolisme) et au fonctionnement des transporteurs
actifs (pompes, etc.)
N.B : les
peroxysomes sont étroitement associés au métabolisme respiratoire, lorsque tous
les lipides sont utilisés.
v Structure
et fonctions des mitochondries :
Ø Analyse en microscopie photonique : structure et
propriétés :
§ Polymorphisme du
chondriome :
-
coloration vitale cytochimique
au vert Janus ;
-
immunofluorescence (anticorps
spécifiques des protéines de l’enveloppe mitochondriales) ;
-
microscopie à contraste de
phase : mobilité observée.
Chondrioconte Ovalaire Chondriomite
N.B : entérocyte d’escargot :
®
mitochondrie
serpentiforme
(filamenteux) (les plus fréquentes) (granulaires)
(0,4 – 0,5
à 7 µm) (2 à 4 µm) (0,5 à 1 µm de Æ)
On observe 3
types de mitochondries qui peuvent coexister dans une même cellule.
-
La forme dépend des propriétés
physico-chimiques (pH, pression) du cytosol.
-
Le pH acide permet un meilleur
rendement des mitochondries les plus petites et ovalaires.
-
L’augmentation de la pression
osmotique entraîne la baisse du volume des mitochondries par sortie d’eau des
mitochondries vers le cytosol.
§ Mobilité du
chondriome :
Les
mitochondries sont immobiles dans certaines régions du cytosol où elles
répondent à un besoin local en énergie.
·
Entérocyte :
Il présente
un besoin d’énergie pour le fonctionnement des transporteurs actifs localisés
sur les microvillosités apicales et sur la lame basale.
Lumière intestinale
Microvillosités
apicales
Lot apical de chondriocontes
noyau
épithélium intestinal
Lot basal de
mitochondries
ovalaires
Tissu conjonctif vasculaire
·
Spermatozoïde :
Il présente
un besoin d’énergie pour le fonctionnement de l’appareil propulseur.
-
Dans
d’autres cellules, les mitochondries peuvent être
mobiles dans
le cytosol. Elles suivent un courant cytosolique
provenant de la contraction de protéines Lot
apical
= mouvement du cytosquelette (microfilaments de
mitochondrie
d’actine et microtubules)
-
Cette mobilité s’observe
notamment au cours appareil
de la
mitose. Lors de la division cellulaire, 2 lots propulseur
quasi
identiques de mitochondries se disposent de chaque
coté du
faisceau mitotique
= partage équitable du chondriome
entre les 2 cellules filles.
§ Distribution
intracellulaire des mitochondries :
La
répartition des mitochondries dans le cytosol est le plus souvent uniforme.
Certaines
cellules spécialisées échappent à cette règle.
(exemple : entérocyte et
spermatozoïde)
Ø Propriétés ultrastructurales du chondriome en microscopie
électronique :
§ Une constance
ultrastructurale (microscopie électronique à transmission) :
Membrane externe Matrice (pH alcalin)
Membrane
interne Crête
Enveloppe
Granule matriciel
® Ca2+ et Mg2+
(30 – 50 nm)
Accolement transitoire
Espace intermembranaire (pH
acide)
=
chambre externe
On observe 2
membranes (l’une externe, l’autre externe) qui constituent l’enveloppe
mitochondriale.
-
Elles sont séparées par un
espace intermembranaire, dit chambre externe, à un pH acide. Elles présentent
des zones d’accolement transitoire au niveau desquelles se fait le transfert de
protéines.
-
La membrane interne présente
des replis, dits crêtes mitochondriales, qui peuvent être courtes, allongées
longitudinalement ou transversales, de section tubulaire, triangulaire ou
prismatique.
-
Les crêtes multiplient par 3 la
surface d’échange membranaire par rapport à la membrane externe. Le nombre et
la surface de ces crêtes sont corrélés avec le besoin en ATP de la cellule.
Exemple : les
crêtes sont 3 fois plus nombreuses dans les mitochondries des cellules
cardiaques que dans celles des hépatocytes dont le besoin énergétique est
moindre.
§ Composition chimique
et organisation de l’enveloppe mitochondriale :
·
La membrane externe :
Elle est
riche en protéines intégrées (3500 par µm² > membrane plasmique)Cela permet
une grande perméabilité car nombreuses de ces protéines sont des transporteurs
de molécules entre le cytosol et la matrice :
-
des porines
(pore aqueux) : transport passif de petites molécules (<103
Da : pyruvate, acides gras, Pi, H+, etc.)
-
des complexes spécifiques de
transfert des protéines dans les régions d’accolement des 2 membranes (même
structure que pour le transfert du R.E.R)
®
transfert des protéines produites dans le cytosol sous le contrôle du génome
nucléaire (peptide signal spécifique à leur extrémité N-terminale)
L’espace
intermembranaire est le lieu de transit obligatoire pour toutes les petites
molécules (<103 Da) qui traversent la membrane via les porines.
-
Propriétés : concentration élevée en protons ® pH
acide
contient
une solution de cytochrome C
·
Membrane interne :
-
La présence d’un lipide, le cardiolipide, qui s’oppose au passage d’ions à
travers la membrane crée une forte imperméabilité aux ions (notamment aux
protons)
-
Elle est 2 fois plus riche en
protéines que la membrane externe.
-
Des perméases
(transport actif) et des canaux ioniques permettent le transport d’ATP, d’ADP,
de pyruvate, d’acides gras, de Pi, Na, K, Ca, etc.
® 4
complexes métalloprotéiques (constitués entre autre de protéines Fe – S)
coopèrent pour constituer la chaîne des transporteurs d’électrons.
-
Les 4 complexes
métalloprotéiques :
-
I : NADH déshydrogénase (=
face matricielle de la membrane)
-
II : Succinate
déshydrogénase (= face matricielle de la membrane)
-
III : cytochromes b – c. 1
-
IV : oxydase terminale =
cytochrome C oxydase
Les complexes
I et II catalysent l’oxydation dans la membrane du NADH et du succinate
respectivement. Les électrons ainsi libérés sont transmis à la chaîne de
transport d’électrons.
-
La membrane interne contient
également :
-
des Ubiquinones,
molécules lipophiles de petite taille et très mobiles. Elles jouent un rôle
primordial au sein de la chaîne de transporteurs d’électrons ;
-
de l’ATP synthase,
responsables de la production d’ATP dans la matrice par phosphorylation oxydative. Ils se concentrent dans les crêtes.
Leur fonctionnement est couplé au fonctionnement de la chaîne de transporteurs
d’électrons.
Ø Le métabolisme intramitochondrial (dans la matrice) :
Les
mitochondries sont la principale source d’énergie des cellules eucaryotes
animales. Elles sont le site d’un catabolisme
aérobie : l’oxydation des molécules (glucides, acides aminés, et
lipides) en présence d’oxygine et conduisent à la production de CO2,
d’H2O et d’énergie (ATP)
-
Métabolisme respiratoire :
-
Production d’acétylcoenzyme A
-
Cycle de Krebs
-
Transfert des électrons sur la
chaîne des transporteurs
-
Production d’ATP
Les étapes 1
et 2 aboutissent à la production de pouvoir réducteur (molécules réductrices
portant des électrons de haute énergie) Ces molécules se ré-oxydent en cédant
les électrons à la chaîne des transporteurs de la membrane interne (étape 3) Ce
transfert au sein de la membrane est à l’origine de la production d’ATP dans la
matrice (étape 4)
§ Les étapes 1 et 2
dans les cellules animales :
Selon les
cellules, l’acétylcoenzyme A est produite dans la matrice mitochondriale à
partir :
-
de pyruvate.
Cette conversion produit du gaz carbonique et du pouvoir réducteur sous forme
de NADH.
-
d’acides
gras à courte chaîne carbonée. Cette conversion est une oxydation des
acides gras en présence d’oxygine, dite b oxydation des acides gras. Elle
produit des pouvoirs réducteurs sous forme de NADH et FADH.
Le pyruvate
et les acides gras proviennent du cytosol :
-
Le pyruvate y est produit à
partir de molécules simples telles que le glucose ou des acides aminés. La voie
de conversion du glucose en pyruvate est appelée glycolyse
et se caractérise notamment par un besoin important en énergie (ATP)
Le
glucose et les acides aminés entrent dans la cellule par des transporteurs
actifs ou par endocytose.
-
Les acides gras à courte chaîne
carbonée sont quant à eux produits dans les peroxysomes à partir d’acides gras
à longue chaîne carbonée puis sont exportés.
Dans la
matrice mitochondriale, l’acétylcoenzyme A entre dans un métabolisme oxydatif
producteur de gaz carbonique et de pouvoir réducteur sous forme de NADH et de
FADH. Ce métabolisme est appelé cycle de Krebs.
Dans les
cellules eucaryotes végétales, la respiration peut également être alimentée par
des acides gras à courte chaîne carbonée (graisse oléagineuse) mais leur
production à partir d’acides gras à longue chaîne carbonée ainsi que la b
oxydation s’effectueront dans les peroxysomes.
§ Etape 3 et 4 :
la chaîne de transporteurs d’électrons et la production d’ATP :
= Respiration
cytochromique.
-
Coté matrice : oxydation du pouvoir réducteur :
-
Le complexe I :
NADH déshydrogénase catalyse l’oxydation du NADH matriciel.
NADH ® NAD+ + 2 e– + H+
-
Le complexe II : Succinate
déshydrogénase catalyse l’oxydation du FADH2
matriciel.
FADH2 ® FAD + 2 e– + 2H+
-
Ces électrons sont ainsi à
l’origine d’une chaîne de réactions d’oxydoréduction au sein de la membrane
interne, mettant en jeu successivement l’ubiquinone, le complexe III, le
cytochrome C puis le complexe IV. En fin de chaîne, l’oxygène soluble dans la
matrice est l’accepteur final des électrons.
-
Au fonctionnement des complexes
I, III et IV est associé un transfert de protons de
la matrice vers l’espace intermembranaire. Ce transfert se fait contre
le gradient préexistant de protons entre l’espace intermembranaire (pH acide)
et la matrice (pH alcalin) et nécessite donc de
l’énergie.
® une
partie de l’énergie des électrons est utilisée pour ces transferts actifs de
protons.
-
Ce transfert contribue ainsi à
accroître le volume du gradient de protons entre l’espace intermembranaire et
la matrice. Mais des protons retournent dans la matrice en empruntant le canal
transmembranaire Fe des ATP synthases. Celles-ci prélèvent alors une partie de
l’énergie cinétique des protons, dite énergie de
dissipation, pour catalyser la production d’ATP dans la matrice.
-
Les complexes I, III et IV sont
dits phosphorylants car leur fonctionnement
contribue à l’établissement d’un gradient de H+.
-
L’ATP est ensuite transféré
dans le cytosol pour servir au métabolisme cellulaire général par
l’intermédiaire d’anticorps ATP/ADP (perméase) sur la membrane interne et de
protéines sur la membrane externe des mitochondries.
-
Le CO2 et le H2O
produits par la respiration quittent les mitochondries en traversant
passivement les 2 membranes mitochondriales.
Ø Origine, multiplication et mort des mitochondries.
-
Origine :
théorie endosymbiotique.
« Les
mitochondries sont des organismes procaryotes en symbiose dans les cellules
eucaryotes. »
Les
mitochondries dérivent à l’origine d’une bactérie aérobie pourpre intégrée par
endocytose.
-
Arguments :
-
Les mitochondries sont
délimitées par une double membrane.
-
L’ADN mitochondrial a une
structure identique à celui d’une bactérie (circulaire, double brin, absence de
structure nucléosomique)
-
Autonomie des
mitochondries :
-
Expression des gènes
mitochondriaux indépendante de celle du noyau (ARNm, ARNt,
ribosomes propres)
-
Multiplication par division des
mitochondries existantes
-
Mort par autophagie lysosomale.
v Structure
et fonctions du plastidome :
Ø Les interconversions plastidiales :
-
Les plastes sont des organites
spécifiques des cellules végétales. En suspension dans le cytosol, l’ensemble
des plastes d’une cellule constitue le plastidome.
-
Le plastidome ne se limite pas
aux chloroplastes, il existe d’autres plastes (proplastes, étioplastes,
amyloplastes, chromoplastes) pour chaque type cellulaire.
-
Les plastes se différencient en
chloroplastes ou en autre type de plastes selon l’organe.
Ø Ultrastructure des proplastes :
Les
proplastes constituent le type de plastes le plus simple structurellement.
-
Les proplastes sont des plastes
indifférenciés, délimités par une double membrane (enveloppe) de forme
sphérique et de petite taille (1 µm de diamètre)
-
Ils ne renferment pas de
pigments, ce sont des plastes incolores. Leur stroma renferme quelques
structures membranaires (lamelles) et quelques vésicules lipidiques.
Ø Ultrastructure des étioplastes :
Pour de
nombreuses graines, le développement de la jeune plante est initié sous terre.
La plante, alors privée de lumière, est dite étiolée. Les cotylédons sont
jeunes, les cellules contiennent des étioplastes :
-
Ce sont des plastes de couleur
jaune (pigments caroténoïdiens)
-
Ce sont des plastes peu
différenciés contenant des structures lamellaires et des globules lipidiques.
-
Ils sont inactifs en
photosynthèse.
® Les
étioplastes se différencient en chloroplastes. Une fois les cotylédons émergés
hors du sol, la différenciation se déclenche avec la perception de la lumière.
La
différenciation est réversible, comme le prouve cette expérience :
Après un
séjour prolongé dans l’obscurité, des jeunes plantes chlorophylliennes de pois
s’étiolent :
-
Elongation
« exagérée » de la plante (tige blanche)
-
Jaunissement des feuilles
(dégradation des chlorophylles)
-
Les chloroplastes se sont
déstructurés en étioplastes.
Une nouvelle
exposition à la lumière entraîne un verdissement des feuilles et les
étioplastes redeviennent des chloroplastes.
Ø Ultrastructure des chromoplastes :
Ils
accumulent des pigments jaunes, oranges ou rouges et sont donc à l’origine de
la couleur de nombreux fruits, fleurs et racines.
Leur
ultrastructure est très différentes de celle des chloroplastes. Les éléments
les plus caractéristiques sont leur structure de stockage, dans le stroma, des
pigments caroténoïdes. Selon ces structures, on distingue :
-
des pigments solubilisés dans
de nombreuses gouttelettes lipidiques en suspension dans le stroma (cas le
plus fréquent. Ex : Forsythia) ;
-
des pigments solubilisés dans
des structures tubuleuses en suspension dans le stroma ;
-
des pigments intégrés à des
lamelles membranaires en suspension dans le stroma (cas rare) ;
-
des pigments initialement
solubilisés dans des gouttelettes lipidiques puis insolubilisés progressivement
sous forme de cristaux en suspension dans le stroma (cas fréquent comme
évolution des chromoplastes globulaires)
Ø Ultrastructure et fonction des amyloplastes :
Les
amyloplastes, ou grain d’amidon, produisent
et accumulent de l’amidon de façon durable dans les tissus ou organes de
réserve (graines, fruits, rhizomes, tubercules)
Leur taille
est variable de 1 à 200 µm de diamètre.
Par contre,
on observe une constance ultrastructurale :
-
Enveloppe plastidiale,
-
Stroma plus ou moins important
selon le taux d’amidon accumulé,
-
Plage d’amidon non soluble.
L’amidon est
la forme glucidique de réserve la plus répandue chez les végétaux. Il se
compose de 2 sous unités polysaccharidiques distinctes :
-
L’amylose :
un polymère linéaire d’unités D-glucopyrannosyl
à liaisons a
1®4 ;
-
L’amylopectine :
un autre polymère d’unités D-glucopyrannosyl
à liaisons a
1®6.
L’amidon s’accumule en couches ou strates
concentriques autours d’un ou plusieurs points d’initiation, appelés hiles (visible en microscopie photonique)
On peut
distinguer différents types d’amyloplastes :
-
amyloplastes simples : un
seul hile ;
-
amyloplastes
semi-composés : plusieurs hiles et des stries communes aux hiles ;
-
amyloplastes composés :
plusieurs hiles et pas de stries communes aux hiles.
Plusieurs
types peuvent être présents dans une même cellule. Mais une espèce présente un
type majeur.
Application
biotechnologique : possibilité de connaître
précisément la constitution des farines végétales : Institut national de
la répression des fraudes en agroalimentaire.
Ø Ultrastructure et fonction des chloroplastes :
Ils
produisent de la chlorophylle, pigment à
l’origine de la photosynthèse. Ce pigment confine ainsi la couleur verte à
de nombreux végétaux, allant des algues du phytoplancton aux plantes vertes
terrestres (feuilles, tiges et fruits immatures)
§ Ultrastructure des
chloroplastes des plantes : organisation générale :
Lumen
du thylakoïde thylakoïde
intergranaire
(pH acide) stroma
=
compartiment thylakoïde
granaire
intrathylakoïdal granum
enveloppe
ADN circulaire plastoribosome
Double
brin (= Plastome) accumulation transitoire d’amidon
Globule lipidique plastidiaux
(10 à 15 nm) ® caroténoïdes dissous
Les
chloroplastes des plantes ont une forme ovoïde et une dimension de l’ordre de 3
– 4 µm de diamètre pour 2 – 3 µm d’épaisseur.
Constante
ultrastructurale :
-
Délimitation par une double
membrane = enveloppe chloroplastique
-
La substance fondamentale est
appelée stroma : pH alcalin, riche en protéines, en sucres, en acides
aminés (rôle majeur dans la nutrition azotée), en ions Mg2+ (pour la
chlorophylle) et en Pi.
La plus part
des protéines sont des enzymes intervenant :
-
dans la réplication et la
transcription de l’information génétique chloroplastique,
-
dans la production
chloroplastique,
-
dans la synthèse de molécules
organiques dont l’amidon par le biais de la photosynthèse.
De l’amidon
est effectivement produit, le jour, dans les chloroplastes et y est accumulé
transitoirement sous forme de « plage »
plus ou moins volumique et nombreux.
La nuit, sa dégradation
produit du glucose.
§ Propriétés des
membranes chloroplastiques :
·
Délimitation d’un espace
intermembranaire d’épaisseur constante :
®
pas d’accolement membranaire.
Les
membranes interne et externe ont peu de protéines ; leur équipement
pigmentaire est également des plus réduits (présence de caroténoïdes mais pas de chlorophylles)
-
La membrane externe est très
perméable aux petites molécules par le biais de porines
définissant de larges pores aqueux.
-
La membrane interne, au
contraire, est la barrière de perméabilité du chloroplaste. Elle régule ainsi
les échanges entre le cytosol et le stroma par le biais de transporteurs et de
pompes ioniques (H+, etc) consommateurs d’énergie (ATP)
·
Les membranes
thylakoïdales :
Ce sont des
complexes riches en protéines :
-
des transporteurs d’électrons,
-
des ATP synthases
-
et des complexes supra
moléculaires protéo-pigmentaires, appelés photosystème.
Photosystème = association protéique d’acides
(chlorophylle et caroténoïde)
§ La fonction majeure
du chloroplaste : la photosynthèse :
·
Réaction bilan de la
photosynthèse :
Respiration
(Þ) =
catabolisme aérobie
Photosynthèse
(Ü) = anabolisme
CnH2n+1On + nO2 Û nCO2 + nH2O + énergie
·
Une vision globale de la
photosynthèse :
Production de saccharose
Membrane
interne dans le cytosol
chloroplaste Calvin
(pH alcalin) ATP ADP
+ Pi
photon photon H+
NADPH
2H+ + H+ NADP+
Membrane du Flux des électrons
thylakoïde PS II PS I
Lumen du 2H+
thylakoïde H2O 2H+
(pH
acide) + ½ O2
-
2 types de photosystèmes
co-existent sur la membrane des thylakoïdes, les photosystèmes I et II. Ils
absorbent les photons et convertissent leur énergie en énergie chimique (photochimie)
-
L’oxydation
de l’eau libère 2 e– au sein de la membrane et contribue à un
flux d’électrons des PS II vers les PS I. Ces électrons sont utilisés ensuite
pour la réduction de NADP+ en
NADPH : production de pouvoir réducteur.
-
Ce transfert d’électrons
s’accompagne d’un flux de protons à travers la membrane thylakoïdale, de la
matrice vers le lumen intrathylakoïdal.
-
Dans le stroma, l’ATP et le
NADPH servent au fonctionnement de métabolisme photosynthétique, appelé cycle de Calvin, qui est alimenté en Carbone par
les CO2.
§ Origine :
Les plastes
ont, comme les mitochondries, une origine procaryotique (théorie
endosymbiotique) et proviennent d’une cyanobactérie endocytée. Les preuves moléculaires
et biochimiques sont :
-
double membrane,
-
même structure de l’ADN,
-
les similitudes des ribosomes
(nature procaryotique) et des modalité de transcription et de traduction.
§ Multiplication :
Tout plaste
provient de la division d’une plante préexistante.
v Les
peroxysomes :
Ils sont
présents dans tous les cellules eucaryotes et sont constitués :
-
de particules (reliées les unes
aux autres par de fins canalicules et qui délimitent des organites ovalaires),
-
d’une seule membrane,
-
d’une matrice
Ils sont
dépourvus de génome et leurs phospholipidiques sont produits par le R.E.L.
Ø Fonction :
Comme les
mitochondries, ils consomment beaucoup de O2. Cette consommation ne
relève pas pour autant d’un métabolisme respiratoire. La matrice des
peroxysomes est très riche en oxydases utilisant l’O2 comme agent
oxydant.
Il s’agit
d’oxydases catalysant des acides gras à longues chaînes carbonées et
aboutissant à la formation d’acides gras à courtes chaînes carbonées et de peroxyde d’hydrogène H2O2.
Ac. gras long + O2 ® Ac.
gras court + H2O2
La
production H2O2 est toxique et éliminée par le
peroxysome :
Action d’une catalase : 2 H2O2 ® 2 H2O + O2
Action d’une
peroxydase : AH2 + H2O2 ® 2 H2O + A
Les
réactions par peroxydase permettent aussi d’éliminer l’alcool ingéré dans les
cellules hépatiques (ainsi que de nombreuses autres toxines)
Les cellules
hépatiques et rénales sont riches en peroxysome à cause de leur fonction de
détoxication de l’organisme.
Ø Origine :
Inconnue.
Ø Multiplication :
Par
bourgeonnement du réseau caniculaire et particulaire.
Ø Destruction :
Autophagie
des lysosomes, comme tout organite, renouvellement permanent (Turn – Over)